UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Actu revendicative


Congrès : Un projet de vie pour tous les âges


Le 21ème Congrès del'UCR-CFDT se déroulera du 20 au 22 mai 2003 à la Rochelle. Près de 520 responsables des UTR, URR et UFR débattent non seulement de l'activité interne de l'UCR depuis le Congrès de Cherbourg, mais aussi des orientations pour les quatre prochaines années. Présentation des textes en débat.

La présentation du rapport d’activité et financier est un moment important dans un Congrès. Il permet à l’équipe en place de présenter à l’assemblée l’ensemble des actions qu’elle a mené en conformité avec le mandat qui lui avait été confié au congrès précédent.
Le mandat actuel s’est exercé dans un contexte politique et social déterminé, qu’il convient de décrire préalablement.

Contexte général

La période correspondante a été marquée par un lourd événement, décisif quant à l’équilibre du monde : le 11 septembre 2001.

L’avant 11 septembre voit une nouvelle formule d’aide au retour à l’emploi, le PARE, adoptée par des organisation syndicales, dont la CFDT.

C’est aussi le passage à l’euro au 1er janvier 2001, monnaie dont on peut dire aujourd’hui qu’elle est quasiment adoptée.

C’est enfin, la forte déconvenue des élections du 2ème trimestre 2002 avec l’avancée encore plus marquée de l’extrême droite et l’abstention qui, d’élection en élection, bât des records !

Mais ces résultats ne sont-ils pas aussi tributaires de la peur, volontiers exacerbée, de l’après 11 septembre ?

Deux interventions revendicatives s’inscrivent en « fil rouge » de ce mandat :
 la bataille permanente pour une prestation nationale en faveur des personnes dépendantes avec la naissance de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), mais aussi sa montée en charge difficile et sa contestation dès l’été 2002 par le nouveau gouvernement de droite.
 et celle relative à l’Europe et au monde avec l’accentuation progressive et durable d’actions à Porto, Bruxelles, Nice mais aussi à Doha et Johannesburg.

Notre action internationale

Elle s’inscrit dans le contexte précité et à travers les engagements de la Confédération au sein de la Confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL) et de la Confédération Européenne des Syndicats (CES).

Elle passe par une participation accrue de l’UCR au sein de la Fédération Européenne des Retraités et Personnes Agées (FERPA), afin d’amener cette dernière à être reconnue comme représentative des retraités et personnes âgées auprès de l’ensemble des instances européennes : les interventions coordonnées en faveur de l’évolution des statuts de la FERPA participent à cette démarche.

De nombreuses actions, notamment en inter-UCR ont été menées en ce sens, citons :
 les pétitions signées par un million de retraités et personnes âgées afin d’exiger l’intégration de la charte des Droits Sociaux dans le Traité Européen,
 en 2002, conférences de presse et interventions auprès du gouvernement et du Président de la République pour exiger une véritable Europe sociale.

Enfin, de multiples rencontres ont concerné nos amis du Bassin méditerranéen et plus particulièrement de l’Algérie en droite ligne avec le processus de Barcelone (1995) qui préconisait, entre autres revendications :
 le renforcement de la paix, de la démocratie et du respect des droits de l’Homme,
 l’affirmation pleine et entière d’un mouvement syndical libre, démocratique et indépendant,
 la lutte contre la pauvreté et l’exclusion,
 la contribution à l’ouverture des conventions liant la France et les pays du Bassin, particulièrement celle de l’Algérie...

Nos priorités revendicatives et notre stratégie d’action

L’APA

La première des batailles est aussi la plus ancienne : l’UCR-CFDT revendique depuis 20 ans la création d’une prestation autonomie.
Après la mise en place, en 1997, de la prestation spécifique dépendance ne répondant pas aux attentes de l’UCR, nous avons contribué en travaillant avec Mme Guinchard-Kunstler, future secrétaire d’Etat aux personnes âgées, à l’émergence d’une Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) proche de nos souhaits bien qu’évolutive. Cette action, soutenue par la Confédération, couronnée de succès a nécessité un engagement plus grand encore pour sa mise en place (formation, journée d’information, interventions vers les Conseils généraux) et le syndicalisme de proximité, prôné lors du congrès de Cherbourg, a revêtu ici tout son sens.

L’APA a été, en quelque sorte, victime de son succès et se voit contestée dans ses formes et sa philosophie par le nouveau Secrétaire d’Etat, M. Falco.

Là encore, l’UCR a rassemblé ses forces et à multiplié ses interventions de toutes sortes (rencontres ministérielles, communiqués de presse, lancement d’actions par le biais des UTR ou au sein du CNRPA, échanges et actions inter-UCR).

Ces démarches ont grandement permis que la remise en cause reste théorique à ce jour : mais l’APA est toujours en grand danger à l’heure où vous lirez ces lignes !

Le minimum contributif

La confusion entre minimum contributif et minimum vieillesse est malheureusement encore de mise et sans cesse, il faut expliquer et réexpliquer aux nouveaux décideurs cette différence avant même de pouvoir expliquer le caractère profondément inégalitaire de ce minimum sociale : pendant ce temps, la dégradation se poursuit sans qu’on puisse dire qu’au cours de ce mandat un espoir ait pu naître ! Et pourtant que d’actions, ainsi le 21 mars 2002, des courriers aux ministres, Premiers ministres, députés, partis politiques, des tracts, fax, cartes postales,...

Pour l’UCR, la revalorisation reste d’actualité et elle ne baissera pas les bras sur ce thème comme sur l’augmentation générale du pouvoir d’achat des retraites et pensions.

Les prothèses dites externes

Cet objectif revendicatif -un meilleur remboursement des prothèses externes- avait été affirmé au Congrès de Cherbourg : il a été conforté par le Congrès confédéral de Nantes en mai 2002.

La diminution des capacités sensorielles, particulièrement des personnes âgées, contribue à mener à une forme d’exclusion sociale, si cette diminution ne peut être compensée par un appareillage, en raison de son remboursement insuffisant.

Cette revendication amorce un nouveau regard sur la place et le rôle des personnes âgées dans notre société.

L’UCR a interpellé au cours du 2e semestre 2002, les acteurs de ce champ thématique, en même temps qu’elle publiait deux dossiers dans le Retraité Militant et le Bulletin du Retraité ainsi qu’un tract.
Les revendications sont portées particulièrement vers les deux intervenants principaux :

  • l’assurance maladie
    • demande d’une amélioration importante des prise en charge ;
    • adaptation de celles-ci aux évolutions technologiques ;
    • abandon du critère d’âge pour le remboursement ;
    • tendre à l’alignement des tarifs par conventions ou arrêtés ministériels ;
  • les mutuelles
    • proposition d’un remboursement complémentaire de nature à s’approcher, avec le remboursement de base, du prix total ;
    • alignement progressif des formules de couverture complémentaire ;
    • accès facilité à une couverture complémentaire pour tous.

Les actions menées en étroite collaboration avec la Confédération vont se poursuivre et s’amplifier en direction de la Sécurité sociale (principalement le régime général la Mutualité Sociale Agricole), les mutuelles et le ministère.

La question plus particulière de la complémentaire santé pour les retraités fait également partie des demandes formulées au Congrès de Nantes.

Dans le même ordre d’idées, la Confédération revendique le généralisation de la prévoyance collective complémentaire et met en place un groupe de travail.

L’amiante

Après qu’enfin tout le monde reconnaisse son caractère cancérigène, l’interdiction survenait.Le Fonds d’Indemnisation des Victimes de l’Amiante (FIVA) naissait avec la loi de financement de la Sécurité sociale 2001. L’accord de 2002 permet au 1er juillet 2002, le versement d’une indemnité aux victimes de l’amiante, par le FIVA.
L’UCR a travaillé en collaboration avec la Confédération sur ce dossier : deux sessions ont été organisées en décembre 2000 et 2002.

L’UCR a également réalisé un dossier et a participé au soutien d’une action en justice à Evreux, en septembre 2002.
Le souci commun de la Confédération et de l’UCR est d’assurer une indemnisation rapide et directe, le FIVA offrant en outre la possibilité d’aboutir, à terme, à une réparation « intégrale » des victimes.
D’autres actions « directes » que celles décrites ici ont été menées en collaboration avec la Confédération, sur la défense des régimes de retraites par répartition, sur l’assiette de calcul de ces retraites et sur la durée des cotisations.

CNRPA

L’UCR a également participé à de nombreuses instances, tel le Conseil National des Retraités et personnes âgées (CNRPA) dont le nouveau décret d’organisation et d’installation n’est pas encore paru. Par l’intermédiaire des structures départementales ou régionales, les retraités ont également été très présents dans les Centres Locaux d’Information et de Coordination Gérontologiques (CLIC) et les Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS).

Les ateliers du congrès

L’intérêt de la réflexion sur les revendications lors des ateliers du Congrès de Cherbourg a été, évident. Il a permis en outre d’étayer des pistes sur :
 les nouveaux retraités (accueil et place)
 dépendance en établissement
 accompagnement de fin de vie
 les retraités et les mutuelles
 Place des retraités et personnes âgées au niveau des communes
 tourisme et loisirs (prise en charge syndicale)

Le prochain congrès sera l’occasion de renouveler l’opération en faisant en sorte d’exploiter la matière produite par ces ateliers de façon efficiente.

Les moyens pour le développement de la CFDT

L’ambition légitime affichée par l’UCR justifiait amplement qu’elle évolue et qu’elle y mette les moyens adaptés à cette démarche revendicative.
Dans cet esprit, l’UCR, conformément aux décisions de son Congrès de Cherbourg, a favorisé la mise en place des structures nécessaires à son évolution : UTR - organe politique de proximité, SSR, et UFR, URR.

Elle a fait en sorte que les instances fonctionnent pleinement et régulièrement : Commission exécutive tous les 15 jours, Bureau tous les 2 mois, 2 Conseils par an.
L’UCR a nettement accentué sa participation dans la Confédération, le Conseil Economique et social (CES), le CNRPA et la FERPA.

Cette activité n’a pas été sans conséquence sur la nécessaire disponibilité des membres qui y participent et a mis en évidence l’obligation de renforcer leur nombre dans les différentes instances, notamment la Commission exécutive.

Cette réalité s’est faite encore plus criante avec la création successive de groupes de travail dans les domaines de la formation, du développement, de l’international, etc.

L’UCR a donc eu recours à un renforcement de son équipe technique avec l’embauche d’une secrétaire et d’un assistant et l’arrivée de chargés de mission.

L’information est, indirectement, un des moteurs du développement de l’UCR.
Elle occasionne une activité pour engager des démarches vers les médias qui, en retour, suscitent des réflexions, études et débats propres à visualiser voire matérialiser son image sur les supports médiatiques et donc à favoriser son développement auprès d’un public.
La même démarche a été enclenchée en interne, car sa présence était réduite : guides, communiqués, dossiers thématiques, affiches, tracts...
Toutes ces nouvelles pratiques et nouveaux modes de fonctionnement (ex. : Gessy, le passage de la gestion des cotisations sur un logiciel informatique) ont engendré beaucoup de cycles et modules de formation, notamment en 2002, sessions prévues dans un plan de formation.

L’UCR n’a pas souhaité en rester là, puisqu’elle a initié à partir des travaux du groupe « développement des actions en direction d’une certain nombre de régions ou fédérations afin de se développer. Elle appuie ses actions par des Fonds de développement ou de solidarité chargés de financer celles-ci.
Des moyens financiers conséquents, issus des cotisations, ont été affectés à ces activités et un budget a été établi pour l’UCR : il passe de 740 300 euros en 2000 à 934 750 euros en 2001.

Afin de favoriser la rentrée des cotisations, ressources essentielles pour mener à bien la politique ambitieuse décidée au Congrès de Cherbourg il a été proposé deux outils de prélèvement : les PAC (prélèvement automatique des cotisations) et PACSY (prélèvement automatique des cotisations syndicat).

Rappelons que le Congrès avait décidé, par étapes successives, le passage du taux de cotisations de 0,30 à 0,40 % de la totalité des revenus.