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Crise de la zone euro


Les propositions de la Confédération européenne des syndicats (CES) Tout n’est pas parfait et le « modèle social européen » fondé sur la négociation entre les partenaires sociaux doit être amélioré. Il faut surmonter cette crise destructrice, faire prévaloir un modèle de développement durable fondé sur le progrès et l’humain. C’est le sens de l’action de la CFDT et de la CES.

Il n’est plus possible aujourd’hui de s’intéresser à l’Europe sans porter un regard sur la mondialisation ainsi que sur la crise dans la zone euro. Celle-ci a débuté en 2007 aux USA, s’est diffusée à l’ensemble du monde occidental, faisant la démonstration d’une financiarisation excessive de l’économie symbolisée par la chute de Lehman Brothers (2008).

Le tableau ci-dessous fait apparaître une chute brutale de la croissance aux USA et en Europe en 2009 suivie, en 2012, d’une reprise différenciée entre les deux zones.

La mondialisation : une évolution « contrastée » des taux de croissance

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
UE (28) 3,2 0,4 - 4,5 2,0 1,6 - 0,4 0,0 1,4
Zone euro(17) 3 0,4 - 4,4 2,- 1,6 - 0,7 0,4 1,1
USA 1,8 -0,3 - 2,8 2,5 1,8 2,8 1,6 2,6
Chine 14,2 9,6 9,2 10,4 9,3 7,8 8,5 8,9

Sources : Eurostat et OCDE.

La redistribution des cartes sur le plan mondial souligne la place importante prise par la Chine. L’OCDE note que ce pays est devenu la deuxième puissance économique mondiale et pourrait atteindre celle des USA en 2016. C’est à la lumière de cet élément qu’il faut comprendre le glissement stratégique des USA et de l’Europe vers l’Asie.

La crise dans la zone euro

La crise a été aggravée dans la zone euro par ses faiblesses propres : une monnaie unique « incomplète », les déficits publics et privés, l’insuffisance de la gouvernance économique. Des remèdes sont aujourd’hui mis en œuvre avec le « semestre européen » et « l’union bancaire ».

Certains États, fragiles, ont ajouté, à la crise financière et économique, une crise immobilière et bancaire. Des plans de soutien ont été mis en place pour la Grèce, l’Irlande, le Portugal, l’Espagne et Chypre. Ces plans sont accompagnés de contreparties sévères : réduction d’emplois dans les fonctions publiques, réduction des prestations sociales et retraites, privatisations qui n’ont pas entraîné l’adhésion des populations et, de surcroît, ont introduit ailleurs le doute sur l’idée d’Europe.
Il est cependant probable que l’Irlande suivie par le Portugal et peut-être l’Espagne puissent sortir prochainement de ces plans et recourir à nouveau aux financements par les marchés financiers.

Il reste à convaincre que dans la compétition mondiale, l’Union européenne demeure le bon niveau pour trouver des réponses qui permettent de réduire le chômage. Au début de la crise, celui-ci était de 7,1 % de la population active (UE à 28 en 2007). Il est à 10,9 % (UE à 28 en septembre 2013), avec 26 millions 658 de personnes au chômage dans l’UE à 28 et 19 298 dans la zone euro à 17 : c’est beaucoup. Une politique économique se juge aussi par ses résultats dans les domaines sociaux : ils sont attendus.

Les propositions de la Confédération européenne des syndicats

C’est dans ce cadre mondial et européen qu’il faut comprendre les propositions de la CES qui regroupe les principaux syndicats européens dont la CFDT. Le plan « Pour l’investissement, une croissance durable et des emplois de qualité » présenté en novembre 2013 insiste sur le « besoin d’une relance forte et vise un objectif d’investissement annuel complémentaire de 2 % du PIB européen pendant 10 ans ».

Ces investissements s’adresseraient aux activités de la transformation d’énergie, aux réseaux d’infrastructures de transport, à l’éducation, à la formation, au soutien aux PME, au logement, à la gestion durable de l’eau.
Consciente que cette démarche est à contre-courant de l’opinion de la « troïka », la CES a annoncé, pour faire pression sur les décideurs européens, une manifestation européenne le vendredi 4 avril à Bruxelles. À suivre.

Jean-Pierre Moussy