UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Notre activité


Le danger des particules fines


Alors que la France s’apprête à recevoir à la fin de l’année la conférence mondiale sur les changements climatiques dans le monde, les experts et scientifiques mettent en exergue les faiblesses encore trop importantes de mesures pour lutter efficacement contre les dangers provoqués par le rejet de particules fines dans la nature.

En France, chaque année plus de 42 000 personnes meurent de manière prématurée à cause des particules fines émises par le diesel, soit 115 personnes chaque jour, 6 % par cancer du poumon.

En comparaison, les accidents de la route pour lesquels les différents gouvernements n’ont pas arrêté de mener très justement campagne pour arrêter ces hécatombes restent pourtant, avec des chiffres de 3 400 personnes tuées, très inférieurs à ceux provoqués par le rejet des particules fines.

Et pourtant des lobbies de l’automobile ne manquent jamais une occasion pour dire qu’au final beaucoup d’efforts ont été faits et qu’après tout l’État ferait bien de voir ailleurs les causes de ces émissions dans l’air. Ils font remarquer que la part polluante des véhicules n’est que de 15 % contre 30 % pour le résidentiel urbain, donc le chauffage des logements et des entreprises dans leur ensemble.

L’automobile n’est pas seule en cause. Elle y est pour beaucoup et c’est cher payé la facture du rapport emploi/pollution/accidents pour l’industrie automobile.
Qui de l’essence ou du diesel pollue le plus ?

Les deux combustibles polluent. Ils émettent du dioxyde de carbone, des monoxydes d’azote. Les voitures essence produisent plus de Co2 que celles avec moteur diesel, même dotée d’un pot catalytique. Mais les monoxydes d’azote (gaz à effet de serre) qui sont passés de 30 000 tonnes en 1990 à 80 000 tonnes en 2012 sont dus essentiellement au diesel.

Le pot catalyseur pour les moteurs essence réduit significativement ces polluants.
Par ailleurs, le diesel avec ses fumées noirâtres émet aussi des benzopyrènes, particules fines réputées cancérigènes, responsables d’allergies et de maladies cardio-pulmonaires.

Depuis juin 2012 le diesel est classé « cancérigène certain par l’OMS »

Malgré une baisse globale des émissions, la France devrait être bientôt condamnée par la Cour européenne de justice pour non-respect de la directive sur l’air sur 16 zones (qui correspondent aux agglomérations à plus forte densité de population).
Selon l’étude européenne Aphekom(1), le fait d’habiter à moins de 150 mètres d’un grand axe de circulation emprunté par plus de 10 000 véhicules/jour pourrait être responsable d’environ 15 à 30 % des nouveaux cas d’asthme d’enfants et de proportions similaires de pathologies chroniques respiratoires et cardiovasculaires fréquentes chez les adultes de plus de 65 ans.

Il y avait en 2012, 4,5 millions de véhicules diesel équipés en filtres à particules soit 24 % du parc diesel en circulation. Les poids lourds en sont encore peu équipés. Pour accélérer leur mise aux normes, un arrêté a fixé en 2013 les conditions d’homologation de ces équipements de dépollution spécifiques aux camions et camionnettes. Mais à l’évidence tous les secteurs d’activités vont devoir encore produire des efforts pour aboutir à des résultats tangibles.

Georges Goubier

PM10, moyenne journalière, zone France, le 21 mars 2015, de Prev’air.

Le chiffre PM10

Nous avons vécu fin mars une très forte pollution atmosphérique au PM10. La pollution se mesure en concentration journalière en dioxyde d’azote (NO2), ozone (O3) et poussières en suspension (particules PM2,5 et PM10). Un site public propose des cartes des mesures du jour et des prévisions. La carte du 21 mars 2015 de Prev’air est parlante !
En savoir plus : www.prevair.org