UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Notre activité


Vivre aux pays


« Ceux qui, pour des raisons économiques, et ceux qui, pour des raisons politiques, quittent leur pays, ont droit au respect de leur dignité propre. Il s’agit de I’idée que nous nous faisons de I’Homme », affirme Jean-Claude Juncker le 4 juin. Pour le président de la Commission européenne, il s’agit de respecter les droits de l’homme.

Si selon un auteur chinois « les désordres du monde sont sans limites », on s’aperçoit à l’inverse que les réponses des organismes internationaux - ONU en tête - à ces désordres, font montre quotidiennement de leurs propres limites. Alors que la communauté internationale s’avère incapable de ramener la paix dans les points du monde où les populations sont soumises aux pires exactions – on recense aujourd’hui plus d’une trentaine de conflits massivement liberticides –, elle s’avère de plus tout aussi impuissante à assurer aux populations forcées à la fuite le minimum de protection à laquelle elles devraient avoir droit selon les conventions internationales.

Un triste jeu où chacun se renvoie la balle escamotant au passage ses propres manques. L’ONU se décharge de ses responsabilités sur l’Europe, qui elle-même se retourne vers l’Italie et la Grèce qui n’en peuvent et croulent sous la masse de migrants venus de Méditerranée, quand toutefois ils en sortent saufs, mais pas sains, de leur traversée.

Solution lointaine

Depuis maintenant plusieurs années, la planète entière ferme pudiquement les yeux sur le sort de populations malmenées et des milliers de morts de migrants survenus en Méditerranée ou ailleurs. Des années de refus de voir la réalité en face, de sourde oreille, de tergiversations qui ont déjà coûté des milliers de vies et continuent de faire des victimes. Au point que le président de la Commission européenne s’en émeut.

Après des mois de valse-hésitation sur les mesures à prendre concernant l’organisation du sauvetage en mer, la chasse aux passeurs, la volonté de certains de repousser les migrants, les conditions d’accueil, se dessine aujourd’hui pour l’Europe la possibilité de se répartir un accueil des populations concernées, sous des formes d’ailleurs loin de faire l’unanimité entre pays européens. Ce serait un moindre mal que de leur permettre au moins de souffler dans des conditions de dignité… Mais loin de la véritable solution : lutter contre toutes les causes de l’exil et le droit pour chacun de vivre librement et en paix dans son propre pays.

Grandir, vivre et travailler au pays est un droit. (Photo Carl Hocquart pour la Cimade)