UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Notre activité


Lafi bémè : une coopération inscrite dans la durée


Depuis plus d'un quart de siècle, l'association de jumelage-coopération Lafi bémè, entre Bousbecque (Nord) et Zorgho (Burkina Faso), mène des actions dans des domaines aussi variés que l'éducation, les micro-crédits, l'accès à l'eau, l'assainissement..., avec l'aval du comité de jumelage de Zorgho.

Créée en 1988, l’association que j’ai l’honneur de présider, en dehors de ma fonction de secrétaire générale adjointe de la CFDT Fonctions publiques, s’est fixé un objectif : apporter à la population burkinabé de Zorgho (52 000 habitants) une aide lui permettant de se prendre en charge et d’améliorer ses conditions de vie. Deux ans plus tard, Lafi bémè (« La paix soit entre nous » en langue mossi) entraîne la mairie de Bousbecque (moins de 5 000 habitants) dans l’aventure avec la signature d’un protocole d’amitié. Depuis, des délégations se rendent régulièrement dans la ville jumelle pour étudier les dossiers à venir et constater l’avancée des projets en cours.

En un peu plus de 25 ans, Lafi bémè a soutenu des projets relevant de plusieurs domaines à hauteur de 120 000 €. L’éducation tout d’abord : les premières actions ont consisté à équiper une école de brousse et à électrifier une école de formation des maîtres, en faisant appel à des artisans locaux. Ensuite, l’association a financé la construction d’une école de six classes dans un quartier excentré de la commune. Depuis, Lafi bémè soutient cet établissement et les enseignants qui y sont affectés. Elle subventionne la cantine, pour permettre aux enfants d’avoir au moins un repas par jour...

La femme est l’avenir de l’homme

Dans le domaine économique, l’association a permis la mise en place de micro-crédits pour créer des activités rémunératrices. 150 femmes, pour la plupart des mamans veuves ou célibataires, ont pu ouvrir un petit commerce, fabriquer et vendre du savon. Les femmes se sont formées à la gestion et ont mis en place des comités de gestion. Depuis, des jeunes et des paysans se sont inspirés de cette initiative pour mener à bien des projets de menuiserie, de garage, d’embouche...

Lafi bémè a soutenu la culture, avec le Celpac, l’équivalent (tout relatif) d’une médiathèque, la santé avec la réfection du centre de soins... Il y a quatre ans, suite à l’extension de Zorgho et à la demande de sa municipalité de mettre en place un service de l’eau et de l’assainissement, Lafi bémè a proposé à la mairie de Bousbecque de réunir autour de la table les villes de Couëron (44) et Verrières-le-Buisson (91), l’ONG Eau vive qui collaboraient avec la ville jumelle burkinabè.
Les trois villes françaises ont réussi à mobiliser les fonds de leurs agences de l’eau. Elles-mêmes ont abondé. Entre 2010 à 2013, 20 forages neufs, 15 latrines publiques, 403 latrines familiales ont été créés. Et 26 forages réhabilités. Une deuxième tranche (2014-2016), Zorgh’eau 2 (831 000 €) est en cours.

Malgré les récents événements au Burkina Faso, Lafi bémè est bien décidée à ne pas abandonner la population zorgholaise. Même si elle sait se prendre en charge, elle compte sur ses amis bousbecquois pour la soutenir dans ses projets de développement.

Maïté Druelle

Lafi Bémé responsabilise avant d’aider. (photo DR)

Burkina Faso : l’amorce d’un printemps démocratique subsaharien ?

Après les violentes manifestations d’octobre, le Président Blaise Compaoré a démissionné quelques heures après que des milliers de personnes se furent à nouveau rassemblées dans le centre de la capitale du Burkina Faso. Le comité de transition a nommé l’ancien ministre des Affaires étrangères Michel Kafando comme Président par intérim. Apprécié des chancelleries, le nouveau chef de l’État est un diplomate chevronné. Conscient de l’importance de sa tâche, le Président a promis de continuer à « bâtir une nouvelle société, réellement démocratique, où la justice sociale, la tolérance seront les principaux référentiels ».