14 000 bénévoles chez les Petits frères des pauvres
En France, de nombreuses personnes âgées vivent seules et ne voient personne pendant les fêtes de fin d’année. Des études montrent que cet isolement peut avoir des effets graves sur leur santé mentale et physique. Grâce à l’implication de milliers de bénévoles, l’association les Petits frères des pauvres apporte un peu de lumière et d’humanité à ceux qui en ont le plus besoin.
« 635 000 personnes bénéficient du minimum vieillesse, soit 1 216 euros brut, c’est le montant de pauvreté monétaire pour une personne seule. Plus de 2 millions de personnes âgées souffrent de l’isolement en France… » Frank Liebenguth, directeur régional Petits frères des pauvres du Grand Est, affiche des chiffres.
La journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre, était l’occasion de réunir les acteurs des services sociaux. L’Union locale de la CFDT Retraités s’était jointe à la rencontre. Les syndicalistes proposent aussi « la réduction des inégalités et l’éradication de la pauvreté qui concernent également les retraités ».
Frank projette les préconisations des Petits frères. Les premières concernent l’augmentation du pouvoir d’achat. « Revaloriser sans délai le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté, supprimer la récupération sur succession de l’Aspa, facteur de non-recours. » Il poursuit : « Améliorer la formation des agents France services et des secrétaires de mairie à l’accueil des personnes âgées pour renforcer l’accès aux droits. »
Accompagner les personnes isolées
« Les bénévoles sont plutôt des femmes retraitées ; mais ça change. Des étudiants se proposent aussi pour accompagner, mais il faut gérer leur départ », expliquent Céline et Éva, invitées par les militants CFDT Retraités pour parler de leurs missions chez les Petits frères des pauvres.
L’association a organisé, en 1946, ses premières actions en faveur des « vieux pauvres » à Paris. En 2024, les 14 000 bénévoles s’emploient à accompagner les personnes âgées en situation d’isolement, cherchent à agir en collectif, à développer la dimension fraternelle et à témoigner, alerter, changer le regard sur la vieillesse.
Chaque bénévole s’engage à accompagner une personne. Il s’agit souvent d’un aîné en situation de précarité qui souffre d’isolement et de perte de mobilité. Ces personnes sont signalées par des assistantes sociales, des médecins, des voisins ou la famille. Il arrive aussi que les personnes elles-mêmes demandent de l’aide.
Des moments festifs lors des fêtes de fin d’année
Céline et Éva sont chargées de prendre en charge les bénévoles qui rejoignent l’équipe des Petits frères des pauvres. Elles préparent avec eux la première visite. « Après un signalement, un binôme de bénévoles, accompagné d’un salarié, réalise avec la personne un entretien d’évaluation de sa situation et fait une proposition. Les personnes ont la possibilité d’accepter ou pas l’accompagnement. » Il s’agit, selon les attentes, de visites régulières de convivialité, d’une aide pour faire les courses, d’un transport, de l’organisation d’un séjour.
L
a période des fêtes de fin d’année a été l’occasion de prendre des initiatives et d’offrir des moments de chaleur aux personnes isolées. Des événements ont été organisés. Dans diverses villes, des repas festifs réunissent bénévoles et personnes âgées. Des cadeaux ont été offerts. Les colis contiennent des gourmandises ou des objets pratiques souvent accompagnés d’une attention personnalisée. Celui qui ne peut pas se déplacer seul profite des visites qui sont autant de moments chaleureux.
Ces initiatives sensibilisent le public à la cause de l’association via des campagnes dans les médias et les réseaux sociaux, souvent accompagnées d’appels aux dons ou au bénévolat.
Denis Ritzenthaler