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1924-2024 : nouveaux Jeux, nouveaux enjeux


Les Jeux olympiques d’été marquent leur retour après un siècle car les JO d’été n’ont eu lieu en France que deux fois, en 1900 et 1924. Si depuis cette époque de nombreux rites olympiques ont perduré, les épreuves, les participants et les enjeux sont différents en cette trente-troisième Olympiade.

Pierre de Coubertin, à l’origine de la renaissance des Jeux olympiques modernes, avait obtenu pour la France les JO de 1900. Mais à cette même date, la France organise sa grande Exposition universelle qui se veut la vitrine de son excellence dans tous les domaines. Alfred Picard, commissaire général de l’exposition, organise des « Concours internationaux d’exercices physiques et de sports ».

Cette initiative va se heurter frontalement au projet des JO. Malgré tous ses efforts, Pierre de Coubertin ne peut mener à bien son projet et il est décidé que les concours sportifs de l’Exposition universelle compteront comme des équivalents de la deuxième Olympiade. Ces concours s’étalent sur six mois et comportent des centaines d’épreuves, athlétisme, courses de vélocipèdes, natation, mais aussi pêche à la ligne dans la Seine, tir au canon, montgolfières.

Le Comité international olympique, le CIO, va choisir parmi ces épreuves multiformes celles qui, pratiquées par des amateurs, peuvent être retenues. Mais beaucoup d’athlètes ignorent complètement que leur performance est prise en compte pour les Jeux olympiques, ces Jeux supplantés par les manifestations sportives de l’Exposition universelle.

1924 : les Jeux après la Grande Guerre

Après l’échec des Jeux de 1900, les Jeux olympiques se structurent peu à peu au cours des Olympiades suivantes. Les Jeux de 1924 en France veulent être le témoignage du relèvement sportif d’une nation meurtrie par la guerre mais victorieuse. Les jeux se déroulent sur une quinzaine de jours.

Les quarante-quatre nations inscrites défilent par ordre alphabétique, sans l’Allemagne, exclue sous la pression des autorités françaises. Les athlètes ne sont plus inscrits à titre individuel comme dans les premiers jeux mais au titre de leur nation, sous leur drapeau, et ils reçoivent des médailles comptabilisées comme des victoires nationales. Les jeux instaurent un rituel spectaculaire qui perdure : une cérémonie d’ouverture présidée par le président de la République, le serment des athlètes, la présence du drapeau olympique qui vient d’être créé, une cérémonie de clôture.

Avec la TSF qui retransmet en direct les épreuves et sept cents journalistes internationaux présents, les Jeux de Paris marquent l’acceptation des JO comme un événement international de première importance.

2024 : pour des Jeux inclusifs

L’ambition affichée de faire des Jeux inclusifs se heurte à différents obstacles. Avec les guerres en cours, le CIO peut-il accepter les états agresseurs ? Dans ce qui veut être une fête du sport ouverte à tous, le prix des places est pour beaucoup dissuasif.

Ces Jeux 2024, avec quatre-vingt-dix nations participantes, marquent un grand progrès dans la place accordée aux sportives. Pour la première fois la parité femmes hommes est atteinte. De nouveaux sports, qui répondent aux pratiques actuelles, sont introduits, comme le breaking ou le skate-board. Enfin les Jeux paralympiques conquièrent une visibilité plus importante qu’antérieurement avec des cérémonies spectaculaires et un grand nombre de sportifs engagés. Le village olympique, où logeront les 14 500 athlètes suivis des 9 000 parathlètes, a été construit dans le respect strict de l’accessibilité aux handicapés.

Par l’importance des moyens financiers engagés et par l’image du pays hôte qu’ils véhiculent, les Jeux olympiques et paralympiques représentent un défi considérable pour le pays organisateur.

[Françoise Berniguet