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70e anniversaire de la libération des camps nazis


Bergen-Belsen, Dachau, Buchenwald, Auschwitz… Entre la libération du camp de Majdanek en juillet 1944 et celle du camp de Mauthausen en mai 1945 s’écoulent plus de six mois. Pourquoi ?

Dans l’Allemagne de Hitler, les camps se comptent par centaines et, avec les camps annexes, par milliers. L’idéologie nazie a pour composante essentielle le racisme. Outre les déportés politiques, de nombreux groupes humains sont visés par sa politique génocidaire, les Juifs formant l’essentiel des suppliciés. Hitler, à la tête de l’Allemagne nazie, fait ouvrir un nombre terrifiant de camps : camps de travaux forcés, camps d’extermination. En plus du camp principal, existent des « sous-camps ». Une myriade de camps couvre toute l’étendue du grand Reich.

De plus, pour les Alliés, l’objectif militaire reste prépondérant. C’est à l’occasion des opérations militaires et parfois, accidentellement, que les armées pénètrent dans les camps. Il n’y a donc pas « une libération », mais autant de formes de libération que de camps.

Enfin, jusqu’à la reddition de l’Allemagne, les SS dirigés par Himmler ne desserrent pas leur emprise sur les camps. Le 17 août 1944, un convoi de déportés part de Compiègne cinq jours avant la libération de Paris.

Les ultimes épreuves

Devant l’avance des Alliés, les SS transfèrent les déportés des camps périphériques vers les camps au cœur du Reich. « Les marches de la mort » se font dans la précipitation. En janvier 1945, à Auschwitz, 60 000 détenus sont jetés sur les routes à pied ou dans des wagons à ciel ouvert par -20 °C, sans nourriture. Les plus faibles sont abattus ou meurent d’épuisement. Ceux qui survivent arrivent dans des camps, vite surpeuplés, ou le manque de nourriture et d’hygiène s’aggrave de jour en jour : conçu pour 5 000 détenus, Dachau en contient 30 000 en avril 1945, Anne Franck meurt du typhus qui ravage Bergen-Belsen en mars 1945.

La mémoire de l’horreur pour témoigner devant l’Histoire. (Photo DR)

Le 27 janvier

Le camp d’Auschwitz est devenu le symbole de l’univers concentrationnaire. Et le 27 janvier, date de sa libération, a été institué, en France, comme Journée de la mémoire de l’holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité.

Vie et mort après l’ouverture des camps

Le choc moral est immense pour les premiers soldats qui pénètrent dans les camps, effarés par les monceaux de cadavres et par la vision effroyable de survivants squelettiques et épuisés. Comment faire face à ce désastre sanitaire ? La nourriture proposée par les armées est inadaptée à ces corps faméliques, il faut soigner, endiguer les épidémies. Les déportés les plus faibles continuent de mourir par milliers après la découverte des camps.

Les armées de libération veulent faire connaître au monde la réalité concentrationnaire. Les Soviétiques et Eisenhower donnent l’ordre à toutes les unités qui le peuvent de venir sur place. Des journalistes multiplient les reportages avec des photos, et des films sont tournés qui seront utilisés dans le procès de Nuremberg comme preuves contre les criminels de guerre.

Pour la plupart des déportés, le retour à la vie n’est pas une période de joie, mais d’anxiété. Ils ne savent pas ce qu’est devenue leur famille. Les conditions du retour sont très difficiles et beaucoup ne savent pas où aller. Un monde a disparu…

Françoise Berniguet

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