21 Du salaire annuel moyen au calcul de la pension de base
La pension de retraite dépend de la durée d'assurance, du salaire annuel moyen et du taux de liquidation. Le salaire annuel moyen est la moyenne de tous les salaires annuels pris en compte. On ne retient que les 25 meilleurs salaires annuels (on parle des 25 meilleures années).
(les mises à jour passées sont supprimées)
– selon réforme des retraites 2023 (loi et décret) (attente circulaire d’application) (20/9/23) ;
– nouvelle version calculateur de Sam et de retraite pour 2024 (4/1/24) ;
– actualisation de l’exemple du point 3 (20/1/24) ;
– arrêté fixant les valeurs du salaire médian pour la maternité d’avant 2012 (7/5/24) ;
– précision sur le temps partiel et le plafond sécu au point 2 (10/6/24).
1. Les principes de calcul d’une pension de base
Le montant de la pension de vieillesse est déterminé en fonction de plusieurs éléments :
– la durée d’assurance au régime général (fiche 18) ;
– le taux (fiche 20) ;
– le salaire annuel moyen (Sam) (ou revenu annuel moyen pour les indépendants (Ram) ;
– la durée de référence, ou d’assurance maximum requise (voir tableau ci-dessous).
Le montant de la retraite est un pourcentage (taux de liquidation) du salaire de référence (salaire annuel moyen), proportionnel au temps validé (durée d’assurance en trimestres). Il se calcule selon la formule suivante :
Taux x Sam x (durée d’assurance RG / durée d’assurance requise),
sachant que : Taux = taux en % ; Sam = salaire annuel moyen ; durée d’assurance RG = nombre de trimestres validés au régime général (limitée à la durée maximum selon année de naissance) ; durée d’assurance requise = nombre de trimestres requis selon l’année de naissance, tous régimes confondus.
2. Détermination des salaires annuels portés au compte
Chaque salarié a un compte individuel retraite. Les cotisations versées chaque année sont reconstituées en salaire, puis enregistrées sur ce compte individuel pour leur valeur du moment. Le total forme le salaire annuel porté au compte.
Les cotisations sont calculées au taux obligatoire sur les rémunérations brutes perçues. Ces salaires sont pris en compte dans la limite du salaire plafond de sécurité sociale. Certaines catégories de salariés cotisent sur une assiette forfaitaire ou sur un taux particulier en raison de leur activité ou de leur rémunération.
L’assiette des cotisations comprend toutes les rémunérations versées en contrepartie d’un travail : les salaires, les indemnités de congés payés, les gratifications, les pourboires, les primes, les avantages en nature. Depuis avril 1995, les prestations familiales complémentaires sont aussi intégrées dans l’assiette.
Ne sont pas prises en compte dans l’assiette :
- les frais professionnels (frais de repas, indemnités de panier) ;
- les abattements pour frais professionnels ;
- les prestations familiales ;
- les indemnités de licenciement et de mise à la retraite par l’employeur (fiche 18).
Pour un contrat de travail à temps partiel, l’employeur peut réduire le plafond pour le calcul des cotisations de Sécurité sociale. Le choix commun de l’employeur et du salarié de ne pas réduire le plafond implique des cotisations comme pour un temps plein. Attention, cela concerne les cotisations pour la retraite de base.
Attention, les salaires de l’année de liquidation de la pension ne sont pas pris en compte.
Particularité de la dernière année d’activité, en cas de cessation d’activité au 31 décembre, les indemnités de congés payés peuvent, sur demande, être reportées sur l’année de la cessation d’activité (lettre ministérielle n° 1459/AG du 18/12/1973).
Bon à savoirIndemnités de congé maternité prises en compte dans le calcul de la retraite
Depuis janvier 2012, les indemnités journalières versées par les caisses primaires d’assurance-maladie (CPAM) au titre d’un congé maternité seront comprises dans le calcul du salaire annuel moyen (Sam), qui sert à fixer le montant de la retraite. Sont également prises en compte les indemnités complémentaires versées par l’employeur. Si le total du salaire et des indemnités dépasse le plafond annuel fixé par la sécurité sociale, le montant est écrêté.
Avant 2012, un report forfaitaire sera effectué. Il s’agit d’une fraction du salaire médian, défini par arrêté :
– 140/365 pour les deux premières naissances ;
– 228/365 pour les naissances au-delà de la deuxième naissance ;
– 298/365 pour les naissances multiples de jumeaux ;
– 403/365 pour les naissances multiples de plus de deux enfants
Arrêté du 29 avril 2024 fixant les valeurs du salaire médian (JO du 7 mai 24).
3. Revalorisation des salaires annuels portés au compte
Au moment de la liquidation de la pension, chaque salaire annuel porté au compte est actualisé par application d’un coefficient de revalorisation. Ce coefficient intègre les taux successifs de revalorisation fixés par les pouvoirs publics.
Avant revalorisation, les salaires perçus de plusieurs employeurs à partir de 2005 sont limités au plafond de la sécurité sociale.
Depuis 1987, sauf exception, les salaires reportés au compte sont revalorisés comme l’indice des prix à la consommation et non comme les salaires. Cette indexation sur les prix revient à supprimer, pour le calcul de la pension, une partie des améliorations de pouvoir d’achat obtenues au cours de la carrière. Elle conduit à une baisse progressive du taux de remplacement. C’est la principale « économie » ou réduction des besoins de financement du régime général pointée par tous les experts.
Chaque année est affectée d’un coefficient de revalorisation qui lui est propre.
Exemple. En 2024, l’année 1975 est affectée du coefficient 5,368 : le salaire de l’année 1971 est multiplié par 7,787. Le coefficient de revalorisation va, évidemment, en diminuant, au fur et à mesure que l’on se rapproche de la période de la liquidation. Ainsi, le salaire de 2011 est affecté du coefficient 1,219.
Bon à savoirChoisir le moment
La demande de liquidation de la retraite peut être faite à n’importe quel moment. Pourtant, en fonction de la carrière, il peut être intéressant de choisir le moment. Généralement au 1er janvier, pour bénéficier de la prise en compte d’une année complète.
4. Détermination du salaire annuel moyen
Après avoir revalorisé chaque salaire annuel inscrit dans le compte individuel, on examine les montants de chaque salaire annuel de la carrière. On ne retient que les 25 meilleurs.
Ces 25 meilleurs salaires annuels sont pris isolément. Ils ne sont ni forcément les derniers, ni forcément les salaires annuels directement successifs. Si l’assuré n’a pas cotisé 25 ans, toutes ses années sont retenues.
On additionne les salaires annuels sélectionnés et on divise par le nombre d’années retenues, 25 maximum. Cette moyenne des meilleurs salaires annuels donne le salaire annuel moyen (Sam). C’est sur cette base que sera calculé le montant de la pension.
Bon à savoirUn trimestre de salaires au moins
Ne rentrent dans les salaires annuels susceptibles de déterminer le Salaire annuel moyen (Sam) que les salaires annuels qui ont donné lieu à la validation d’au moins un trimestre, sauf la dernière année incomplète, où ils sont « négligés ». Un départ le 1er janvier amène à considérer l’année précédente comme complète, donc prise en compte.
5. Détermination du salaire annuel moyen des pluripensionnés
Dénoncé par la CFDT depuis longtemps, le salaire annuel moyen (Sam) était calculé avant 2004 dans chaque régime. La réforme de 2003 prend les meilleures années au prorata de la durée d’assurance dans chaque régime. Une nouvelle réforme prévue dans la loi de janvier 2014 améliore encore la situation à partir de juillet 2017 avec la Lura (liquidation unique des retraites de base des régimes alignés).
Depuis juillet 2017. La pension d’un assuré né à partir de 1953 et affilié successivement, alternativement ou simultanément au régime général (assurance retraite), au régime des salariés agricoles (MSA) et au RSI (artisans et commerçants) sera calculée comme s’il avait relevé d’un seul régime à partir de juillet 2017. Le demandeur est réputé avoir demandé à liquider l’ensemble de ses pensions de droit direct auprès des dits régimes. Le revenu annuel moyen se calculera comme pour un monopensionné.
Pour le calcul de ses droits, seront additionnés pour chaque année civile d’affiliation :
- l’ensemble des rémunérations sur lesquelles l’assuré a cotisé pour déterminer le nombre de trimestres acquis (ne pourra pas être supérieur à quatre par an) pour l’ensemble des régimes concernés ;
- l’ensemble des périodes retenues pour la détermination du droit à pension dans l’un de ces régimes (c’est à-dire les trimestres validés) ;
- le total des salaires et revenus perçus, sans que leur somme puisse excéder le montant du plafond annuel de sécurité sociale.
Le régime compétent pour liquider la pension est par ordre :
– le régime auquel l’assuré a été affilié en dernier lieu ;
– par dérogation, le régime qui prend en charge les frais de santé (article L160-8).
– le régime d’assurance vieillesse des professions artisanales, industrielles et commerciales, lorsque l’assuré a été affilié à ce régime (voire les conditions particulières) ;
– le régime général ou le régime des salariés agricoles (article R173-3-1).
À la suite de sa demande, l’assuré est informé de la désignation du régime compétent pour liquider à titre unique sa pension de retraite de base.
Bien que la CFDT le revendique, cela ne concerne pas ceux relevant des régimes ayant d’autres modes de calcul comme les régimes spéciaux.
Avant juillet 2017. Pour le calcul du salaire annuel moyen jusque juin 2017 on totalise les trimestres acquis dans chaque régime, même s’ils se superposent. Le nombre d’années retenues est égal à :
nombre d’années retenues X (durée d’assurance au RG réelle / durée d’assurance totale régimes alignés).
Le nombre obtenu est arrondi au plus proche, sans pouvoir être inférieur à 1.
Exemple. Un salarié né en 1952 a cotisé 172 trimestres, dont 126 au régime général et 46 à la MSA. Le nombre de salaires annuels pour déterminer le salaire annuel moyen sera de 18 années pour le régime général (25 x 126 / 172 = 18) et de 7 années pour la MSA (25 x 46 / 172 = 7).
6. Durée de référence, ou durée d’assurance retenue
Dernier paramètre du calcul indiqué au point 1 de cette fiche, la durée d’assurance de référence. En effet, la pension est proportionnelle à la durée d’assurance dans le régime. Cette durée d’assurance est rapportée à la durée d’assurance maximum requise en fonction de la génération, tous régimes de base confondus. Cette durée d’assurance maximum prise en compte varie selon l’année de naissance du salarié (voir tableau).
Exemple. Pour mieux comprendre, né en février 1961, demande la liquidation de sa pension en 2023. Il a une carrière de 120 trimestres dans le régime général, mais a plus de 168 trimestres, tous régimes confondus. Son taux sera donc de 50 %. Son salaire annuel moyen (Sam) est de 21 000 €.
Sa pension sera égale à : 21 000 € x 50 % x 120 / 168 = 7 500 € an, soit 625 € par mois.
On remarquera que 120 exprime la règle proportionnelle et 168 correspond au nombre de trimestres liés à son année de naissance.
Si la durée d’assurance acquise par l’assuré est supérieure à la durée de référence, le rapport entre ces 2 paramètres ne peut pas être supérieur à 1.
Lorsque l’assuré a droit au taux plein, la pension calculée ne sera pas inférieure à un minimum. Dans tous les cas, la pension de base est comparée à un maximum. Ces deux situations sont décrites dans la fiche suivante.
Bon à savoirRemboursement des cotisations
Depuis janvier 2016, l’assuré social affilé à un seul régime de retraite et ayant obtenu 8 trimestres ou moins peut demander le remboursement des cotisations versées (parts salarié et employeur revalorisées).
Tableau 1. Nouvelle durée d’assurance retenue
La durée d’assurance maximum prise en compte pour le calcul de la pension est alignée sur la durée d’assurance requise pour pouvoir partir à l’âge légal.
Année de naissance | Trimestres retenus |
1952 | 164 |
1953 | 165 |
1954 | 165 |
1955, 1956, 1957 | 166 |
1958, 1959, 1960 | 167 |
1/1 au 31/8 1961 | 168 |
1/9/1961 au 31/12/61 | 169 |
1962 | 169 |
1963 | 170 |
1964 | 171 |
1965 et après | 172 |
Calculateur de salaire annuel moyen et de retraite
Le tableur de Gilbert (CFDT Retraités) comporte deux feuillets. Le premier sert de calculateur de Sam (salaire annuel moyen). Il permet, en indiquant les renseignements demandés, d’obtenir les salaires annuels et en dessous les 25 meilleures années classées comme dans votre notification de retraite. Le deuxième livre une estimation du montant de la retraite en fonction des informations que vous indiquez. Attention, il ne concerne que les retraites à l’âge légal et pas les retraites anticipées comme celle des travailleurs handicapés. Il vaut mieux utiliser le simulateur officiel Info-Retraite signalé dans cet article : Préparez votre retraite maintenant.
Cliquez ci-dessous pour télécharger le calculateur.