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Agence France Presse, de la Libération à nos jours


« Désormais vous travaillez pour la France au lieu de travailler pour les Allemands. » Ces paroles sont prononcées à sept heures du matin le 20 août 1944. Un groupe de huit résistants vient d’investir l’OFI, l’Office français d’information.

Cet organisme vichyste, installé à Paris et contrôlé par la censure allemande, a alimenté les journaux pendant la période de l’Occupation. Dans les mêmes locaux est créée l’Agence française de presse, qui prend rapidement le nom d’Agence France Presse, AFP. Le lendemain paraissent les premiers journaux libres et l’AFP leur adresse les premières dépêches.

L’AFP est depuis 75 ans une agence de presse mondiale qui collecte et vend de l’information sous toutes ses formes : textes, photos, vidéos. Elle couvre l’actualité sur l’ensemble de la planète et s’adresse à la presse écrite, aux radios, aux télévisions, aux sites Internet. L’information doit être certifiée et neutre. Elle est reprise par les médias qui en nourrissent leurs propres articles, la commentent et l’analysent.

L’AFP, présente dans 151 pays, diffuse à ses milliers d’abonnés en six langues. La fiabilité est une exigence primordiale et une erreur est dévastatrice pour la crédibilité d’une agence de presse. Quand en février 2015 l’AFP diffuse par erreur la mort de Martin Bouygues, c’est un véritable séisme dans l’agence, car si la rapidité est importante, l’exactitude est une nécessité absolue.

Aujourd’hui, trois agences généralistes couvrent l’actualité sur l’ensemble de la planète : l’américaine Associated Press, la canado-britannique Reuters et la française AFP.

Mais il existe aussi des agences spécialisées dans la photo comme CAPA ou l’information financière comme Bloomberg et également des dizaines d’agences nationales qui alimentent les médias de leur pays.

Des pigeons-voyageurs à l’ordinateur

Le premier qui a l’idée de rassembler et de vendre de l’information est le Français Charles-Louis Havas (1783-1858). Au début du XIXe siècle, l’information circule très lentement, à la vitesse des navires et des chevaux. Quand Napoléon meurt sur l’île de Sainte-Hélène, le 5 mai 1821, il faut exactement deux mois pour que la nouvelle parvienne à Paris.

Havas, ancien banquier, invente, dès 1832, une nouvelle activité : il crée une officine chargée de traduire les journaux étrangers (il traduit les feuilles anglaises et allemandes et son épouse les journaux espagnols et portugais). Il vend les informations aux journaux français, aux ministères, aux préfets.

Son entreprise se développe rapidement et il a compris que la rapidité est l’une des clés de la réussite : les pigeons Havas partis à 8 heures de la Bourse de Londres sont à 14 heures à Paris ! Puis il utilise le télégraphe optique, électrique. Et ses successeurs, la radio et le téléphone.

Plus tard, l’agence Havas va se scinder en deux : une agence de publicité qui existe toujours sous ce nom et une agence d’information dont l’AFP est l’héritière.

Les défis actuels des agences de presse

Aujourd’hui, l’information prolifère sur Internet avec les blogs et les réseaux sociaux : faits réels, mais aussi informations déformées, canulars, photos truquées. Le développement viral d’une fausse nouvelle peut en quelques clics se répandre sur toute la planète.

Pour lutter contre cette désinformation, il faut faire des recherches rapides et précises. Cette vérification des faits demande un travail d’investigation.

Et quand se développe sur les médias, sur Internet, un tourbillon ininterrompu de nouvelles diverses en provenance du monde entier, les agences de presse jouent un rôle de référents indispensables.

Françoise Berniguet

Le siège social de l’AFP à Paris.
UCR