UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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Année blanche pour le pouvoir d’achat des retraites en 2018


Le gouvernement a décidé de reporter la prochaine augmentation des retraites de base d’octobre 2018 à janvier 2019. Décalage après décalage, une année de revalorisation passe à la trappe.

Toutes les retraites de base (et des régimes spéciaux de retraite) ont été revalorisées de 0,8 % en octobre 2017. C’est la première hausse depuis le petit 0,1 % d’octobre 2015, les pensions n’ayant pas bougé faute d’inflation. La suite s’avère encore moins rose : le gouvernement vient d’acter une année blanche pour 2018 ! En effet, il a fait voter par les députés le décalage de trois mois de la date de la revalorisation. En clair, la prochaine revalorisation interviendra non pas en octobre 2018, mais en janvier 2019. Puis tous les 1er janvier. Aucune augmentation n’est donc à espérer cette année.

L’effet est redoutable, ne se limitant pas à 2018, il se répercutera chaque année. Nous sommes passés d’une revalorisation par avance indexée sur une inflation prévue pour l’année en cours (en moyenne annuelle) à une indexation basée sur une inflation constatée sur les douze mois précédents (toujours en moyenne annuelle).

Un effet retard important sur inflation

Les retraites couraient derrière l’inflation, désormais, elles devront courir plus vite encore. La perte sera d’autant plus importante que l’inflation sera haute dans les années à venir.

Ce n’est pas la première fois que la date de la revalorisation des retraites est reculée. En 2009, elle est décalée de trois mois, de janvier à avril. En 2014, elle sera à nouveau décalée de six mois cette fois, d’avril à octobre. En 2018, nouveau décalage de trois mois, d’octobre à janvier. Janvier, avril, octobre, et re-janvier : la boucle est bouclée. Avec ce nouveau décalage, c’est un an de perte de revalorisation sur les neuf dernières années. Jusqu’ici le contexte de très faible inflation a permis de limiter les dégâts, mais l’avenir promet déjà un regain de hausse de l’indice des prix.

Un an de perte de revalorisation en neuf ans

Officiellement, ce nouveau report se motive par l’exigence de « rendre le système de retraite plus simple et plus lisible ». Le motif est tout autre : le report de revalorisation économisera environ 400 millions d’euros en 2018. L’histoire ne finit pas là. Si les pensions de base ne sont pas revalorisées avant 2019, il en sera de même pour les complémentaires, si l’inflation ne dépasse pas 1 %.

Il faut savoir que l’augmentation de la CSG de 1,7 point dès janvier va ponctionner quelque 4,5 milliards d’euros sur les pensions des retraités au détriment de leur pouvoir d’achat.

Hausse du minimum vieillesse mais pas du minimum contributif

Le gouvernement a fait voter deux dispositions concernant l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa, ou minimum vieillesse). D’une part, la date de revalorisation prévue en avril 2019 sera avancée d’avril à janvier, soit trois mois plus tôt. D’autre part, il y aura trois hausses forfaitaires annoncées par la ministre (décret à paraître) :
 30 € en avril 2018 : soit 833,20 € ;
 35 € en janvier 2019, soit 868,20 € ;
 35 € en janvier 2020, soit 903,20 €.
La CFDT Retraités regrette que le minimum contributif n’ait pas été revalorisé du même montant. Elle l’a signifié au ministère lors d’une audience en 2017. Rappelons que le minimum contributif est attribué aux retraités ayant cotisé mais dont les bas salaires entraînent une retraite trop faible. En revanche, le minimum vieillesse est attribué si les revenus sont inférieurs au montant garanti, et il est récupérable sur la succession.

Ombretta Frache, secrétaire nationale de la CFDT Retraités
UCR CFDT