UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Action internationale


Après Cancun, quelle mondialisation ?


Pour certaines Organisations Non Gouvernementales (ONG), il faut rejeter la mondialisation, comme à la fin du 19e siècle il fallait rejeter l'industrialisation.

L’industrialisation est aujourd’hui un fait, il en sera de même avec la mondialisation dans plusieurs dizaines d’années dans la mesure où chacun pèse pour que celle-ci soit concertée, contrôlée, encadrée, voire maîtrisée à l’instar de la deuxième phase de l’industrialisation, moins anarchique qu’à ces débuts.

Pour preuve les alter mondialistes modifient progressivement leurs discours, leurs actions.

Echec pour les uns, succès pour les autres

Le sommet de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) s’est tenu à Cancun (Mexique). A ce sommet les 148 pays n’ont pu se doter de règles communes. Ce sommet s’est donc terminé par un échec.

Aux dires de certaines ONG, pour les anti-mondialistes et de certains alter mondialistes, cet échec est un succès. Difficile de comprendre une telle satisfaction lorsque l’on sait que cet échec favorise essentiellement les Etats-Unis, à un degré moindre l’Union Européenne et que les grands perdants sont les Pays en Voie de Développement (PVD). Cet échec c’est la victoire des « pays riches ».

En effet sans règles communes, il ne peut y avoir d’arbitrage en cas de conflits, comme toujours, se sont les plus forts qui imposeront leur diktat par la même occasion les inégalités entre les pays s’accentueront.
Sans règles communes, certains PVD seront contraints de signer des contrats, des accords au « rabais » avec les Etats-Unis.

Une Union Européenne timide

A Cancun, nous regrettons que l’Union Européenne n’ait pas été plus offensive. Elle aurait du affirmer un peu plus ses différences avec les Etats-Unis. Faute d’un tel comportement, l’Union Européenne et les Etats-Unis sont mis dans le « même panier ».

Cet « échec » porte un coup à l’OMC, mais l’OMC doit « rebondir », les PVD ont montré qu’ils s’organisent et seront, sont une force s’ils ne tombent pas dans les pièges tendus par les Etats-Unis.

Le poids des pays du Sud

Contrairement aux discours des anti-mondialistes, des alter mondialistes à Cancun, les pays du Sud (Brésil, Inde...) ont bien compris les enjeux. Aujourd’hui ils ont laissé un vide mais ils ont montré qu’ils s’inscrivaient dans les négociations en tenant des positions que l’on pourrait qualifier de « libre échangiste ».

Cet « échec » peut être une chance pour l’OMC, elle doit évoluer, s’adapter, s’améliorer afin de barrer la route à la loi du plus fort, afin d’établir des règles face à un libéralisme débridé.

Cancun a été un échec pour tous mais pour évoluer, menons l’action pour une OMC crédible, capable d’imposer des règles afin de réduire les inégalités, menons l’action pour que les propositions qui sont restées en suspens soient abordées en réglant en priorité les problèmes agricoles et de santé du tiers monde.