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Avec la Covid, les Français sont de plus en plus attachés à notre modèle social


Le Baromètre d’opinion du ministère de la Santé et des Solidarités suit annuellement l’opinion des Français sur leur santé et la protection sociale en général. Fin 2020, en raison de la crise sanitaire, ils plébiscitent le modèle de protection à la française.

La part des Français estimant, en 2019, que l’intervention de l’État en matière économique et sociale était suffisante dépassait à peine le tiers (35 %). Un quart (25 %) pensaient qu’il intervenait trop et 41 % pas assez. La crise de la Covid a profondément modifié cette opinion. Fin 2020, ils sont désormais 45 % à considérer l’intervention de l’État suffisante (+ 10 points), 16 % excessive (- 9 points) et 39 % insuffisante (- 2 points). Ceux qui estiment cette intervention excessive n’ont jamais été aussi peu nombreux.

On peut expliquer ce changement au regard des mesures exceptionnelles prises par le gouvernement dès mars 2020, le fameux « quoi qu’il en coûte ». Concernant la santé, 77 % estiment que, dans un pays développé, il est normal qu’on dépense de plus en plus. Ils n’étaient que 55 % en 2013.

La satisfaction envers les professionnels de santé augmente

Jusqu’en 2019, le baromètre observait une tendance à la baisse de la satisfaction des patients à l’égard de la qualité des soins médicaux que ce soit pour les structures hospitalières ou la médecine de ville. Avec la Covid, tout change. Là aussi, la crise sanitaire a modifié l’appréciation globale portée sur les structures de santé. Ainsi, les services d’urgence bénéficient d’une hausse de la satisfaction de 46 % en 2019 à 54 % en 2020. Il en est de même des cliniques privées et des infirmiers du privé.

Ce qui ne change pas, c’est la sous-estimation des revenus des professionnels de santé. Les personnes interrogées pensent que le salaire moyen des infirmières est de 1 900 euros net par mois et jugent qu’elles devraient plutôt toucher en moyenne 2 500 euros net. Or en 2018, le salaire moyen d’une infirmière salariée à temps plein était de 2 290 euros net. La revalorisation salariale du Ségur de la santé, à partir d’octobre 2021, s’élève à 183 euros net mensuels quelle que soit l’ancienneté. Les personnes interrogées sous-estiment également le revenu net moyen des médecins généralistes exerçant en libéral qu’elles situent à 6 250 euros par mois. En réalité, il était de 7 700 euros en 2017.

Les Français attachés au système universel de santé

Sous le coup de la crise inédite de la Covid-19, les enquêtés tendent à « adhérer encore davantage au système de protection sociale, quelle que soit la perception de leur situation ou de l’avenir ». Ils sont plus des deux tiers à préférer un maintien du niveau des prestations actuel et des remboursements de l’Assurance maladie plutôt que de réduire le déficit, tout en connaissant le poids des prélèvements sociaux qui s’élève à plus d’un tiers de la richesse nationale (PIB).

Ils plébiscitent le régime universel qui assure chaque personne « sans distinction de catégorie sociale ni de statut professionnel ». Pour autant, ils ne sont pas contre des mesures d’économies ou des ressources nouvelles. 80 % d’entre eux sont ainsi favorables à limiter les tarifs des professionnels de santé ou à taxer davantage les fabricants de médicaments.

Ils pensent aussi que le renouvellement d’ordonnances pourrait être effectué par les infirmières ou les pharmaciens à la place des médecins. En revanche, ils sont moins partants pour réduire les remboursements de la Sécurité sociale pour certaines prestations ou la prise en charge des maladies de longue durée et augmenter les cotisations.
François Jabœuf

Source : Études et résultats n° 1228 (échantillon de 4 002 personnes âgées de 18 ans ou plus représentatif de la population résidant en France métropolitaine), Drees.