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Bourges 2028, Capitale européenne de la culture


L’initiative Capitale européenne de la culture, lancée en 1984 par les ministres de la Culture grecque et français, Melina Mercouri et Jack Lang, a pour objet de mettre en valeur la richesse culturelle de l’Union européenne et de renforcer le sentiment d’appartenance à un espace culturel commun.

Chaque année, ce sont trois villes qui sont choisies. Quatre villes françaises ont déjà eu cet honneur : Paris en 1989, Avignon en 2000, Lille en 2004 et Marseille en 2013. Les villes sont départagées par un jury de douze membres de nationalité et de parcours différents. Celui-ci est actuellement présidé par l’économiste italienne Rossella Tarantino. Les villes lauréates sont désignées quatre ans à l’avance pour pouvoir mettre en œuvre les projets de la candidature. Elles bénéficient de fonds européens et sont soutenues pendant cette période par la Commission européenne qui a un rôle de conseil et d’orientation.

Pour l’année 2028 ont été choisies Bourges, Ceské Budejovice, ville de Bohème en République tchèque, et Skopje en Macédoine du Nord, pays candidat potentiel à l’Union européenne. Les projets présentés sont évalués selon des critères décidés par les institutions européennes. Les événements culturels proposés sont pris en compte mais aussi l’implication de toutes les strates de la société, le lien à l’Europe, le développement à long terme de la ville, le respect environnemental.

Bourges, lauréate inattendue

Pour la 43e édition, la France présentait quatre villes : Bourges, Clermont-Ferrand, Montpellier et Rouen. Bourges est au cœur d’un vaste territoire entre la Meuse et les Landes, caractérisé par sa ruralité et sa déprise démographique, appelé par les géographes la diagonale du vide. Malgré son riche passé historique, ville royale de Charles VII, palais Jacques-Cœur, une des plus belles cathédrales de France, la candidature berruyère, avec un budget modeste, pouvait paraître fragile. Mais cette ville moyenne de 64 000 habitants, « à taille humaine » selon l’expression de son maire Yann Galut, a développé une stratégie culturelle volontariste.

Depuis quatre décennies, le Printemps de Bourges est le festival des musiques nouvelles et plus récemment, un lieu, l’Entre Peaux, propose une créativité multiforme. Cette dynamique a permis de monter un dossier associant des partenaires du Cher et de la région Centre-Val de Loire. L’appel à projets a mobilisé les associations locales. Sont valorisés les droits culturels de la ruralité et de toutes les minorités. Pas de nouveau bâtiment mais une rénovation de l’existant. L’accent est mis aussi sur les déplacements avec des mobilités durables et bas carbone. Bourges souhaite ainsi fédérer un territoire, au-delà de la ville centre, en associant culture, inclusion et écologie.

Un label prestigieux

Le label Capitale européenne de la culture donne, par sa couverture médiatique, une notoriété nationale et internationale à la ville. Il dynamise toutes les formes d’activités. Il insuffle une vie nouvelle à la culture et développe un capital social avec une participation plus active de la population aux processus créatifs. Les retombées économiques sont importantes par l’augmentation de la fréquentation touristique mais aussi par la valorisation de l’image de la ville qui devient attractive pour de nouvelles entreprises.

Ce label revitalise un territoire et constitue un catalyseur d’opportunités, bien au-delà de l’année où la ville est lauréate. La culture a un rôle essentiel à jouer dans le projet européen, souvent perçu uniquement sous l’angle politique et économique. Elle rapproche et unit les Européens en leur permettant de célébrer et faire connaître l’expression culturelle des différents États.

[Françoise Berniguet