UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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Brève revue des principales énergies renouvelables


Les énergies renouvelables (EnR) incluent l’énergie solaire photovoltaïque, le solaire thermique, l’énergie éolienne, l’énergie hydraulique, la géothermie et les pompes à chaleur, la biomasse elle-même composée par le bois-énergie, le biogaz et les biocarburants, les énergies de récupération. Leur développement répond à un double enjeu, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la diminution de la dépendance énergétique, mise en exergue par le conflit Ukrainien.

En France, en 2020, les énergies renouvelables représentent 19,1 % de la consommation d’énergie, soit une progression de 10 points depuis 2005. Cette hausse résulte des investissements réalisés pour favoriser leur développement et d’une baisse relative de la consommation d’énergie durant la crise de la Covid.

Le solaire photovoltaïque

L’énergie solaire photovoltaïque est l’électricité produite par transformation d’une partie du rayonnement solaire dans une cellule photovoltaïque. Les cellules sont fabriquées à partir de matériaux semi-conducteurs, comme le silicium. La première application a été réalisée pour les satellites.

Le photovoltaïque s’est fortement développé à partir de 2009, y compris dans les départements et régions d’outre-mer. L’investissement initial pour une centrale est important, aussi des systèmes d’incitation financière ont été mis en place par l’État. Une fois l’installation amortie, les frais de fonctionnement sont faibles.

Les panneaux photovoltaïques sont largement utilisés par les particuliers en autoconsommation. Les centrales permettent une production énergétique industrielle, comme la centrale solaire de Toul-Rozière en Lorraine ou celle des Mées dans les Alpes-de-Haute-Provence. Parmi les sites aménageables, l’Ademe a recensé les toits des parkings de supermarchés qui représentent plusieurs milliers d’hectares.

L’éolien

L’énergie éolienne est produite par l’exploitation cinétique du vent. La production d’électricité est fonction de la puissance et de la régularité de ce vent. L’éolien terrestre est désormais une technologie mature et la plus économique après l’hydraulique. Deux types d’exploitations sont développés, les éoliennes terrestres et les éoliennes offshore, installées en mer. Les parcs éoliens sont raccordés au réseau électrique national, tandis que de petites éoliennes terrestres peuvent être installées chez les particuliers. La production d’électricité éolienne n’a cessé d’augmenter depuis son démarrage, au milieu des années 2000. En 2020, la production est en hausse de 17 % par rapport à 2019.

La majorité des parcs éoliens terrestres est située dans le Grand-Est et les Hauts-de-France. Si l’implantation des éoliennes ne nuit pas aux activités industrielles et agricoles, elle suscite des conflits d’ordre environnemental, principalement les nuisances visuelles et sonores.

Les éoliennes offshore sont la voie majeure de développement de la filière. Les pays de l’Europe du Nord, dont le Danemark, ont été pionniers dans ce secteur. Les installations se révèlent très coûteuses. Les conditions marines difficiles, l’érosion doivent être prises en compte. Situées à environ quarante kilomètres des côtes, elles sont installées dans des espaces libres d’obstacles. La phase expérimentale de la plateforme de 80 éoliennes, au large de Saint-Nazaire, est en cours. Plusieurs parcs éoliens sont validés au large des côtes de la Manche et des projets sont à l’étude en Méditerranée.

L’hydraulique

Une centrale hydroélectrique se compose d’une retenue d’eau et d’une installation de production. L’hydraulique comprend les centrales au fil de l’eau, les centrales d’écluses sur le Rhin ou le Rhône, et les centrales-lacs ou de hautes chutes. La construction des barrages nécessite un fort investissement, fonction de la hauteur de la chute et largeur de la vallée, sans oublier le coût des expropriations. Avec plus de 2 000 installations, la France est l’un des principaux producteurs d’énergie hydraulique de l’Union européenne. L’énergie hydraulique permet essentiellement de répondre aux besoins d’ajustement de la production électrique. L’hydraulique dépend du débit des cours d’eau et de la pluviométrie, aussi, le réchauffement climatique fait peser une incertitude sur le niveau de la production.

Les courants, les marées, la salinité, la chaleur sont valorisées pour produire de l’énergie. À titre d’exemple : l’usine marémotrice de la Rance, en fonctionnement depuis 1966.

La biomasse

La biomasse désigne l’ensemble des matières organiques renouvelables pouvant se transformer en énergie. Parmi celles-ci, le bois, largement utilisé pour produire directement de la chaleur, est une énergie renouvelable dans la mesure où les massifs forestiers sont eux-mêmes renouvelés. Le secteur résidentiel est le principal consommateur de bois. La consommation du bois énergie est en baisse du fait des hivers plus doux et de la diminution des besoins de chauffage.

Les installations de réseaux de chaleur utilisant le bois-énergie et d’autres éléments de la biomasse, tels que les déchets renouvelables, se développent de plus en plus pour les logements collectifs ou pour l’ensemble du bâti de petites communes.

Le développement des EnR est un chantier foisonnant. S’appuyant sur la recherche privée ou institutionnelle, les territoires s’investissent et utilisent les ressources disponibles, déchets ménagers, déchets agricoles, ressources marines. Les énergies renouvelables font partie des enjeux de la transition écologique qui nécessiteront un gigantesque effort pour nos économies et nos sociétés, comme le développe la résolution du 50e congrès de la CFDT.

Nicole Chauveau

Un parc éolien citoyen dans les Côtes-d’Armor

Le parc du Clos-Neuf, situé sur les communes d’Illifaut et de Merdrignac, composé de quatre éoliennes, compte parmi ses actionnaires la société Clos Neuf Éolien Citoyen. Sur un investissement total de 22 millions d’euros, un million a été investi soit directement par des citoyens actionnaires (500 000 euros), soit sous forme de financement participatif (500 000 euros). Les actionnaires citoyens disposent d’un accès à la gouvernance du parc éolien et bénéficieront des retombées économiques du projet en proportion de leurs investissements, sur l’ensemble de la durée de vie du parc.

Énergie osmotique, une première centrale sur le Rhône

La Compagnie Nationale du Rhône (CNR) et une start-up bretonne installent la première centrale osmotique pilote de production d’électricité à Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône). L’énergie osmotique permet de produire de l’électricité renouvelable grâce au mouvement créé par des masses d’eau de salinité différente, en l’occurrence l’eau du Rhône et l’eau de mer. La centrale pilote sera de petite taille et intégrée dans deux conteneurs, qui abriteront le générateur osmotique connecté au Rhône au moyen de tuyauteries et de pompes, afin d’acheminer l’eau douce et l’eau salée nécessaires à son fonctionnement. La durée de test est estimée à deux ans.