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La négociation sur le Brexit commence !


Le référendum du 23 juin 2016 favorable à la sortie du Royaume-Uni de l’UE, tout autant que l’élection de Donald Trump le 8 novembre 2016 à la présidence des États-Unis, expriment la tendance à des replis nationalistes. Le 29 mars 2017, la Première ministre britannique, Theresa May, a activé la sortie de son pays de l’UE en enclenchant l’article 50 du traité de l’Union.

Les négociations de sortie de l’Union européenne et d’Euratom peuvent s’engager et se conclure dans un délai de deux ans. L’Union Européenne est prête pour ces négociations : les négociateurs de chaque institution européenne ont été désignés, au premier chef Michel Barnier, pour la Commission européenne.

Qui pouvait croire que le retrait de l’UE n’aurait aucune incidence financière pour le Royaume-Uni, aucune incidence sur les personnes, aucune incidence sur l’influence du pays, à commencer par le retrait de diverses institutions européennes ? Les questions sont nombreuses. Les coûts de sortie pour le Royaume-Uni sont généralement estimés entre 50 et 60 milliards. Ils représentent les engagements pris proportionnellement par les Britanniques au sein de l’UE dans le cadre du budget, des institutions et programmes financiers de l’UE.

Il y aurait quelque 3,3 millions d’expatriés des 27 États de l’UE établis au Royaume-Uni, 1,2 million de Britanniques installés sur le continent européen (dont 150 000 en France) et 1 500 fonctionnaires britanniques travaillant au sein de la Commission. Pour ces personnes se posent des questions pratiques de garanties juridiques, de qualifications professionnelles, de versements des salaires et pensions.

Des solutions sont à trouver concernant la situation particulière de l’Irlande afin de préserver les acquis de la paix et éviter l’instauration d’une frontière physique entre les deux parties du pays. Des arrangements sont également à trouver concernant les zones de souveraineté des bases militaires britanniques installées à Chypre. Un règlement négocié doit être trouvé concernant Gibraltar (territoire britannique, revendiqué par l’Espagne, ayant voté très largement pour le maintien dans l’UE).

Un plan européen à deux jambes

La renégociation des 33 accords de libre-échange couvrant l’UE et 53 pays non européens est à engager. Parmi lesquels le maintien des prérogatives de la Cour de justice européenne pour les différends éventuels entre l’UE et le Royaume-Uni. Enfin, la délocalisation des agences européennes installées à Londres (banques et médicaments) est également posée.

Sur le plan économique : la livre a déjà perdu 10 % de sa valeur entre le 23 juin 2016 et mars 2017. La Coface, dans une étude de juin 2017, estime que l’impact négatif sur la croissance d’une baisse des flux migratoires avec l’UE pourrait être de 0,3 à 0,6 % du PIB en 2019.

Sur le plan politique, Theresa May a provoqué des élections législatives anticipées le 8 juin 2017 afin d’obtenir une plus grande légitimité dans le cadre des négociations du Brexit. Les résultats de ces élections ne sont pas à la hauteur de ses espérances : la majorité absolue (326 sièges) non seulement n’a pas été atteinte, mais le Parti conservateur a même perdu 13 sièges par rapport au précédent scrutin du 7 mai 2015. Cette situation l’a contrainte à rechercher des alliés. C’est chose faite avec le Parti unioniste démocrate nord-irlandais (DUP), un parti ultra-conservateur. Mais le référendum de juin a réveillé les velléités d’indépendance de l’Écosse par ailleurs favorable au maintien dans l’UE.

Il faut au plan européen avancer sur les deux jambes : négocier la sortie ordonnée du Royaume-Uni de l’Union européenne et de l’Euratom et, dans le même temps, mettre en œuvre des projets européens communs concernant l’emploi, le climat, la sécurité et la défense, l’économie numérique, la gouvernance économique… Un challenge européen d’envergure qu’il convient de mener à bien.

Jean-Pierre Moussy

Les impacts du Brexit sont lourds de conséquences pour les personnes et pour l’avenir économique et politique des intéressés.
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