La CFDT Retraités soutient le mouvement du personnel des Ehpad
À nouveau, les personnels avec l’ensemble des organisations syndicales se sont mobilisés le 15 mars pour une nouvelle journée d’actions. La CFDT Retraités a soutenu largement ce mouvement. Plusieurs associations de familles, de proches aidants, de malades, de professionnels et de directeurs ont été parties prenantes. Des consultations publiques sont menées. Devant le constat partagé par tous, une réforme est attendue pour répondre à cette crise.
« Aînés et salariés, solidaires » titre le tract de la CFDT Retraités diffusé à tous ses adhérents et lors des rassemblements. Retraités, salariés et personnes âgées accompagnées ont apprécié cette convergence. « Les mauvaises conditions de travail et l’insuffisance de personnels ont des conséquences sur la dégradation des soins des prestations et la qualité de services aux usagers », souligne la CFDT Retraités.
Par conscience professionnelle ou peur de l’action, tous les salariés n’étaient pas en grève, mais ils ont parfois pu parler entre eux, avec des familles, dans les médias, afficher leur épuisement professionnel. Ce temps fort a aussi été l’occasion d’exprimer leur volonté de redonner un sens à leur travail. L’insatisfaction des familles et des résidents, souvent source de tensions, peut alors évoluer vers des demandes partagées pour respecter le prendre soin des personnes âgées soutenus par des CVS.
Dans toute la France, des rassemblements unitaires ont eu lieu, y compris à l’entrée des Ehpad. Devant le ministère de la Santé, le 30 janvier et le 15 mars à Paris, de nombreux syndicats de retraités étaient au rendez-vous avec les syndicats Santé, Interco, des Inter CVS et à chaque fois l’UCR-CFDT et la Confédération représentée par Laurent Berger qui dénonce « la violence institutionnelle subie à la fois par les personnes âgées et les personnels ».
Un constat partagé
Des parlementaires ont été missionnés depuis des mois sur cette crise. Le rapport des députés Monique Iborra et Caroline Fiat est une base précise sur les raisons de cette crise, il fournit 31 propositions pour les Ehpad. Elles visent à doubler le nombre de personnels, à repenser le modèle d’établissement et à pérenniser le financement de l’aide aux personnes âgées, dont la diminution du reste à charge pour les résidents.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn, sans pouvoir prendre d’engagements immédiats compte tenu des contraintes budgétaires, a reconnu les difficultés des conditions de travail des professionnels de l’aide à domicile et au sein des établissements. Elle a indiqué la nécessité d’une réflexion sur la formation, le parcours de carrière et le référentiel de compétences des aides-soignantes. Des orientations stratégiques sur les financements et l’organisation du secteur des personnes âgées seront annoncées en avril. Enfin, les effets négatifs de la réforme tarifaire doivent être corrigés.
Une réforme attendue
La CFDT Retraités, s’appuyant sur ses propositions, attend désormais que ces intentions débouchent sur des actes effectifs.
Rappelons ses principales revendications : un financement universel de la perte d’autonomie assuré de façon solidaire, juste et équitable ; la diminution du reste à charge financier à domicile et en établissement, notamment par du personnel qualifié et en nombre suffisant, à domicile, à l’hôpital et en Ehpad ; le développement de soins palliatifs pour que toute personne puisse mourir dans la dignité et être acteur de sa fin de vie.
Alors que le gouvernement prépare une stratégie de lutte contre la maltraitance des personnes âgées, il est temps qu’il s’engage sur la voie d’une réforme d’ampleur attendue depuis des années.
Jacques Rastoul