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Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose


L’arrivée de la révolution numérique dans tous les foyers, pour le meilleur et pour le pire, a fortement impacté les élections présidentielles de 2017. Les désinformations ont de tout temps émaillé les joutes électorales. Mais là où un trac anonyme nécessitait des moyens matériels et humains pour une efficacité limitée, Internet multiplie la force et la rapidité de diffusion.

Les « fake news » sont de « fausses informations » diffusées et propagées sur Internet. Elles naissent la plupart du temps sur des forums en ligne. Plateformes où se retrouvent des internautes afin de dialoguer par affinité : jeux vidéo, santé, informatique… Pour les crédibiliser, elles s’appuient ensuite sur un article mensonger sur un « site d’informations », un tweet avec une photo choc ou diffusé sous un faux nom d’une personne connue.

Elle court, elle court, la rumeur…

La capillarité des réseaux sociaux fait le reste. Même si on n’est pas forcément convaincu qu’elle est authentique, on va « aimer » ou « partager » l’information postée par un ami et qui va dans le sens de nos convictions. On va copier le lien et s’en servir pour argumenter au bas d’un article et la rumeur devient boule de neige.
C’est l’arme favorite des réseaux d’extrême droite. En construisant des mensonges grossiers, elle permet de caricaturer l’adversaire et d’appuyer leurs thèses simplistes. Les ABC de l’égalité veulent promouvoir l’égalité filles garçons à l’école, faisons croire qu’elle force les enfants de maternelle à se travestir. On veut prouver l’insécurité dans les quartiers, on invente un pompier « à l’œil crevé par la racaille ». Macron prône la diversité, un faux tweet de Tarik Ramadan appelle à voter pour lui en dévoilant un accord secret qui lui promet un ministère. Des citoyens manifestent contre la venue de Mme Le Pen à Reims, un faux tweet d’En Marche les fait passer pour des militants venus « la tuer ».

Comment départager le vrai du faux ?

Le phénomène est un réel danger pour la démocratie. Si Emmanuel Macron a gagné la course à l’Élysée malgré la vague de « fake news », les intox ont joué un rôle déterminant dans le vote pour le Brexit au Royaume-Uni et plus encore dans l’élection de Donald Trump aux USA.

La montée en puissance de sites Internet ou de rubriques dans les journaux consacrés à la vérification des faits, ou « fact checking » (« Les Décodeurs » pour Le Monde, « Désintox » pour Libération), peut faire barrage. Mais il faut pour cela que les citoyens retrouvent la confiance dans leurs médias.

Aux États-Unis, les républicains ont attaqué pendant des années la crédibilité des médias traditionnels aux mains selon eux des libéraux. Aujourd’hui, leurs partisans mettent sur le même plan une « fake news » diffusée sur un site inconnu et son démenti du « système » sur CNN, dans le New York Times ou le Washington Post.
Le parti Les Républicains en France a joué un jeu très dangereux en diffusant lui-même de nombreuses intox. La fausse « taxe sur les loyers fictifs » a surtout été diffusée par des soutiens de François Fillon, et fut reprise en meeting et donc légitimée par François Baroin lors de la campagne des législatives.

Afin de retrouver la confiance des concitoyens les médias ont aussi leur part de responsabilité. Lorsque Vanessa Burggraf relaie une fausse information en interviewant Najat Valaud Belkacem, ou que le journal de France 2 crée une « fake news » avec un reportage approximatif dans un café de Sevran, sans jamais le démentir par la suite, cela n’aide pas à renforcer leur crédibilité.

Danielle Rived

En savoir plus

Sites qui permettent de vérifier si une information est vraie :
 www.hoaxbuster.com,
 Libération « Désintox »
 Le Monde « Les Décodeurs »

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