Catherine Gerhart : toujours au service des autres
Militer dans des associations de son quartier parisien, tel était le projet de Catherine Gerhart au moment de prendre sa retraite. Quelques années plus tard, sa vie est effectivement faite d’engagements associatifs et plus encore.
Pour Catherine Gerhart, tout commence dans les années 1980. Son diplôme de médecin en poche, elle décide d’ouvrir avec une amie un cabinet médical dans une cité HLM « un peu chaude » de Strasbourg.
Elle y exerce pendant dix ans, découvrant les ravages de la toxicomanie, mais aussi l’action des associations locales. Un peu rebelle, comme nombre de gens de sa génération, et en désaccord avec les syndicats de médecins, elle adhère au Syndicat de la médecine générale, qui milite pour la création d’« unités sanitaires de base », pluridisciplinaires, sorte d’ancêtres des maisons de santé.
Au cœur de la santé publique
Catherine intègre ensuite l’École nationale de santé publique, ce qui la fait passer de la médecine pratique à une médecine plus théorique, d’abord à la direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS) de Strasbourg comme médecin inspecteur. Il s’agit pour elle de traduire en procédures les textes ministériels et de veiller à leur mise en œuvre.
En ce début des années 1990, les années Sida, Catherine, passionnée par le sujet, se retrouve « chargée de mission Sida » : prévention, coordination et mobilisation des acteurs, dépistage, traitements. Un sujet délicat. Au vu de ses résultats dans ce domaine, elle est sollicitée par la DDASS de Paris au début des années 2000, avant de rejoindre le ministère de la Santé, où elle occupera plusieurs postes jusqu’à son départ en retraite en 2013.
Elle continue ensuite une petite activité professionnelle en faisant notamment des évaluations d’Ehpad.
Une retraite qui conjugue engagement associatif et syndical
Décidée à s’engager au service de son quartier, qu’elle dit connaître à peine, elle a une idée en tête : surtout, rien en lien avec la santé ! Ce sera le centre social du Xe arrondissement (Aires 10) où elle va très vite intégrer le conseil d’administration. Elle se lance avec bonheur dans l’apprentissage du français et le soutien aux habitants dans leurs démarches et leurs projets. Très vite, d’autres besoins se font sentir, et Catherine intègre un réseau d’accueil des mineurs isolés pour les accompagner dans les démarches vis-à-vis de leurs ambassades.
Adhérente à la CFDT depuis les années 1990, élue à la commission administrative paritaire pendant plusieurs années, elle participe à l’action syndicale dans son ministère. En retraite, elle découvre la CFDT Retraités. Catherine prend contact avec la CFDT Retraités de Paris. Elle suit la formation « Nouveaux retraités », et commence à s’investir en participant aux réunions du secteur de Paris Centre. Catherine se retrouve rapidement membre du conseil. Et comme on n’échappe pas à son destin, elle est vite sollicitée pour siéger, pour la CFDT Retraités de Paris, au conseil territorial de santé et au conseil départemental de la citoyenneté et de l’autonomie, où elle est investie dans un groupe de travail sur les conseils de la vie sociale.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, Catherine est également présidente du conseil syndical de son immeuble. Mais ne vous avisez pas de lui demander un conseil médical, la réponse fuse aussitôt : « Ça fait trop longtemps que je n’ai pas exercé, j’aurais trop peur de dire des bêtises ! »
Michelle Aribaud
Centre social Aires 10Ce centre mène, depuis 1984, des actions à caractère social global avec les habitants du quartier Buisson-Sainte-Marthe, dans le bas de Belleville :
– accompagnement scolaire ;
– apprentissage du français ;
– accueil social et administratif pour aider les habitants dans leurs démarches (CAF, impôts, titre de séjour, etc.) ;
– projet de quartier et citoyen.