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Les USA décident de se retirer de l’accord de Paris sur le climat


Le 12 décembre 2015, à Paris-Le Bourget, le 1er accord universel pour le climat avait été approuvé à l’unanimité par les 196 délégations : 195 États sur 197 (le Nicaragua et la Syrie ayant refusé de le rejoindre) plus l’Union européenne. Le 1er juin 2017, Donald Trump annonce – conformément à ses engagements de campagne – que les USA se retiraient de l’accord de Paris ! Enjeux.

Moins d’un an après, le 4 novembre 2016, l’accord de Paris est entré en vigueur, le double seuil de ratification ayant été atteint : 55 États représentant 55 % des émissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, cet accord est ratifié par 147 États. La COP22 dite « de Marrakech », du 7 au 18 novembre 2016, a d’ailleurs été centrée sur la mise en œuvre de l’accord de Paris.

Les principales dispositions de l’accord de la COP21 sont les suivantes :
 Contenir l’augmentation moyenne de la température en deçà de 2 degrés et s’efforcer même de la limiter à 1,5 degré ;
 Fournir 100 milliards de dollars par an en soutien aux « pays en développement » – à partir de 2020 – pour les aider à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et s’adapter aux évolutions du climat ;
 Examiner les engagements nationaux tous les cinq ans : une révision obligatoire étant fixée en 2025.

Après des semaines d’hésitation, le président du deuxième plus gros pays émetteur de gaz à effet de serre (20 %), après la Chine, impose donc au monde une décision qui a un impact sur le climat de tous les pays. Cette décision empêchera la communauté internationale de tenir l’objectif fixé de limitation du réchauffement climatique. C’est pour le climat et les générations futures un risque de préjudice énorme.

Résistances

Les USA, qui avaient en 2015 accepté l’accord (contrairement au protocole de Kyoto), s’étaient engagés à réduire de 26 à 28 % leur émission de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2025 par rapport à 2005 : la décision de Trump vise à se dégager de cette obligation.

Cette décision est lourde et tout à fait regrettable.

Trump considère que les intérêts des USA ne sont pas suffisamment pris en compte dans l’accord et, de fait, il s’est déjà attaqué au Clean Power Plan – qui limite la location de terres fédérales pour l’extraction – et a désigné à la tête de l’agence de régulation de l’énergie S. Pruitt, climato-sceptique notoire, qui s’est fait remarquer pour avoir lancé des procédures judiciaires contre le plan climat d’Obama dans pas moins de 28 États.

Cela étant, de nombreux États fédérés, à commencer par la Californie, les gouverneurs des États de New York, de Washington ont décidé, pour ce qui les concerne, de maintenir les objectifs de réduction des gaz à effet de serre. Plusieurs chefs d’entreprise – Elon Musk (patron de Tesla Motors), Llyod Blankfein (P.-D G de la banque d’affaires Goldman Sachs) –, ainsi que des leaders de la Silicon Valley se sont élevés contre la décision de Trump.

Affichage

Sur le plan politique, les positions sont variées : le chef de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, et Paulo Ryan, également républicain, ont approuvé la décision de Trump. Tel n’est évidemment pas le cas des démocrates pas plus que de Mitt Romney, candidat républicain à la Maison-Blanche en 2012.

La décision de Donald Trump accentue le repli nationaliste du pays (« l’Amérique d’abord » !), manifeste une fois de plus les réticences de ce pays à s’impliquer dans des négociations multilatérales. Paradoxalement, cette décision va favoriser le leadership de la Chine ? Économiquement, elle privilégie « l’économie du passé » (le charbon) au détriment de « l’économie du futur » (les énergies renouvelables). On ne peut pas vraiment dire qu’il s’agit là d’une décision clairvoyante !

La décision de Trump comporte enfin une forte fonction d’affichage, car selon l’accord de Paris, la sortie des USA ne pourra se faire qu’à l’horizon 2020 !

Jean-Pierre Moussy

Des chefs d’entreprise et les gouverneurs de plusieurs États américains se sont élevés contre la décision de Donald Trump.
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