Comment évolue notre consommation alimentaire ?
La consommation alimentaire des Français évolue. Pas toujours dans le mauvais sens. Certaines observations intéressent directement les retraités.
Après une précédente étude en 1998-1999 appelée Inca1 (Individuelle nationale des consommations alimentaires), l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) vient de rendre publics les résultats de l’enquête Inca2 réalisée entre 2005 et 2007.
Les repas continuent de structurer la journée.
Les Français conservent l’habitude de prendre trois repas par jour surtout pour les plus jeunes (74% des 3-10 ans) et les plus âgés (86% des 55-79 ans). Pour eux, les repas traduisent l’attachement à la convivialité familiale. Le domicile demeure l’endroit privilégié pour prendre les repas avec la famille ou entre amis.
Par contre 34% des 15-17 ans ne prennent pas trois repas par jour 50% sautent le petit déjeuner. C’est aussi le cas pour les 18-34 ans avec des taux de 44% et de 39%.
L’influence de l’âge, de l’éducation et de la géographie
Les 55-79 ans sont plus impliqués dans la préparation culinaire des repas que les 18-34 ans qui se tournent souvent vers des aliments transformés ou ne demandant que peu de temps de préparation. Les plus âgés consomment plus de produits bruts (œufs, poissons, fruits, légumes) et perpétuent la consommation d’aliments traditionnels (pain, fromage, soupe, boissons alcoolisées, café).
Les familles ayant un niveau d’éducation élevé consomment plus de produits de la mer, de légumes, de compotes, de fruits frais ou secs, de pâtisseries et gâteaux, de glaces, de produits laitiers frais, de fromages, d’huile et d’eau. A contrario, les familles ayant un niveau d’éducation bas mangent plus de pâtes, de beurre, de pommes de terre, de charcuteries, de boissons chaudes, de sandwichs et casse-croûtes, de plats composés et de boissons rafraîchissantes sans alcool.
Bilan globalement positif
L’étude sur l’apport nutritionnel des Français montre un bilan globalement positif. Les adultes et les adolescents consomment plus de fruits, les adultes consomment moins d’alcool et de sel, et leurs apports énergétiques se stabilisent. Cependant, quelques points restent à améliorer : les apports nutritionnels de la population adulte en France sont trop riches en lipides (39,1%) et en protides (16,9%) et à l’inverse trop pauvres en glucides (44%) et en fibres. Les jeunes ne mangent pas assez de fruits et légumes. Les repas se déstructurent de plus en plus chez les 13-35 ans et, enfin, le niveau d’activité physique reste insuffisant.
Malgré la mondialisation, les habitudes alimentaires régionales restent fortement ancrées. Au Nord de la France, les habitants consomment plus de pommes de terre, d’aliments sucrés, de beurre et de margarine. Au Sud, la préférence va aux légumes et aux huiles. Entre l’Est et l’Ouest, la divergence se fait essentiellement au niveau des produits laitiers : à l’Est, on consomme davantage de fromages tandis qu’à l’Ouest, on consomme plus de lait, de produits laitiers frais et d’entremets.
La tendance au surpoids et à l’obésité augmente avec l’âge. Elle est plus élevée au Nord qu’au Sud.
Des évolutions favorables, mais !
Depuis 1999, des évolutions favorables se dessinent : augmentation de la consommation de fruits et légumes et diminution des aliments sucrés et de la viande. Par contre, d’autres évolutions sont moins favorables : baisse de la consommation d’œufs et de lait (surtout pour les hommes). Des changements sont notés : plus de pâtes et de riz, moins de pain, viennoiseries, pâtisseries et biscuits sucrés qui sont remplacés par plus de chocolat et de glaces.
Louise Seconda et François Hun
Source : Enquête Inca 2 de l’Afssa. Nutrition Info (juillet 2009).