Complainte du retraité
Lorsqu'on accède à la retraite, au fur et à mesure que les ans passent - et ils passent vite - des petites misères surgissent qui viennent ternir le bel avenir que l'on espérait vivre.
Les nuits de sommeil raccourcissent. La vue s’obstrue. L’odorat, comme l’ouïe disparaissent progressivement. Et puis y a cette satanée attraction terrestre qui se mesure par une accélération naturelle de 9,81 mètres par seconde carrée, et que l’on nomme « pesanteur ». Passé la soixantaine, elle devient très attirante…
Mais tout cela n’est rien si l’on compare ces moments gênants au sort de certaines de nos connaissances. Par le passé, alors que je frôlais la déprime, un camarade, pour me remonter le moral, m’envoya auprès d’un autre copain. Un grand gaillard dans la force de l’âge, devenu à la cinquantaine maigre et mourant d’asphyxie. Du coup j’ai guéri instantanément et depuis accédé à un optimisme permanent que j’essaie de communiquer autour de moi.
Encore une fois, la solidarité syndicale et cédétiste en particulier m’a fait prendre conscience de la réalité du monde dans lequel nous vivons, oublier l’égocentrisme et a raffermi mon humilité.
Claude Juillet (Alpes-Maritimes)