UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Notre activité


Le congrès confédéral de Rennes et la CFDT Retraités


Il existe en France une confédération syndicale capable de développer une stratégie dans un contexte politique nouveau. La CFDT s’adapte comme elle l’a toujours fait en affirmant son autonomie et son indépendance.

Cette semaine bretonne, du 4 au 8 juin 2018, a été l’occasion de montrer une CFDT cohérente et mobilisée. Les syndicats ont pu, dans le débat sur le rapport d’activité, faire valoir leur analyse sur une période de quatre années qui est un moment charnière entre une situation politique connue, une alternance droite-gauche, comme tous les cinq ans depuis 1981, et une situation politique, celle d’aujourd’hui, qui sort de l’ordinaire car la majorité parlementaire – qui soutient le président de la République – n’avait aucune existence un an avant son élection.

Les ordonnances Travail 2017

Lors du débat sur l’activité des quatre dernières années, beaucoup sont revenus sur les ordonnances réformant le code du travail en 2017 pour en dire du mal, mais aussi pour estimer que la Confédération ne s’était pas montrée assez virulente. Sur cette question, Laurent Berger a largement emporté le morceau en étant très factuel : « Ce n’est pas nous qui les avons écrites », elles contenaient les dispositions que nous avions fait retirer à Valls et El Khomri et très direct : « Vous vouliez mettre les baskets, mais pour quoi faire ?... On n’appelle pas à manifester quand on sait qu’on n’obtiendra rien et comment imaginer qu’un engagement de campagne comme celui-là ne serait pas respecté ? »

Les sentences et aphorismes du style « on ne perd que les combats qu’on ne mène pas » n’avaient aucune chance. Le ton ferme des interventions des syndicats était bien destiné au patronat et au gouvernement : l’activité du bureau national sortant a été approuvée à plus de 83 %. Ce congrès a donc d’abord été un moment d’affirmation de notre cohésion. Ça cause, ça râle, ça débat, mais « ce qui nous rassemble est clairement plus fort ». C’est vrai que la première place de la CFDT dans le privé, à la deuxième mesure de l’audience, entre 2013 et 2016, est un point d’appui essentiel.

On l’a dit et redit, nous sommes premiers parce que nous sommes les mieux implantés dans les entreprises, parce que nos syndicats nous assurent un suivi de nos implantations durables plus efficace qu’aucune autre organisation syndicale. Ce congrès fera date parce que c’est le congrès du leadership de la CFDT. Nous sommes premiers, et c’est en restant nous-mêmes que nous avons des chances de transformer le syndicalisme. Il est mortel, mais pas nous si nous restons nous-mêmes !

Les syndicats de la CFDT Retraités qui sont intervenues à la tribune du congrès ont mis en cause la hausse de la CSG sans contrepartie ni utilisation pour le financement de la perte d’autonomie et insisté sur l’implication des retraités dans la société. Dans sa réponse aux interventions des syndicats, Laurent Berger est revenu sur le combat mené par la Confédération et la CFDT Retraités pour que la hausse de la CSG soit affectée à la prise en charge de la perte d’autonomie, pour obtenir la création d’un taux intermédiaire et pour demander la suppression de la cotisation maladie sur les retraites complémentaires. Il a rappelé que les dépenses de santé augmentent sous l’effet du vieillissement de la population et du progrès médical.

Il s’est insurgé en disant que, face à la situation dans les hôpitaux et les Ehpad, insupportable pour les agents et indigne pour les patients, « il faut en finir avec le bricolage et se poser enfin les questions fondamentales : sommes-nous prêts à payer plus pour nous soigner ? Et surtout quelle part de la dépense de santé sommes-nous prêts à financer solidairement au travers de l’assurance maladie obligatoire ? Il est plus que temps que soit tenu aux Français un langage de vérité. Pour la CFDT, il n’y a pas de doute. Elle s’est prononcée de longue date en faveur d’une augmentation des ressources de l’assurance maladie assurée par une hausse de la CSG. Elle s’est prononcée aussi pour accroître un financement solidaire de la perte d’autonomie en y affectant une part du produit de la CSG et également en créant une contribution de solidarité sur toutes les successions. »

Amendement adopté sur la fin de vie

Les retraités sont présents dans les amendements en débat sur le projet de résolution générale et notamment dans le débat n° 6 : Fin de vie (création d’un article 2.1.6).
Cet amendement porté par la CFDT Retraités Hauts-de-Seine affirme le droit pour toute personne à mourir dans la dignité et propose le développement des soins palliatifs. Soutenu par le bureau national sortant, il a été adopté par 93 % des votants. Un grand moment du congrès avec une intervention qui a rappelé que malheureusement « la fin de vie ça ne concerne pas que les vieux ».
Annie Kuhnmunch

Un texte d’orientation adopté à 88 %

Le débat est notre ADN et l’échange d’arguments, dans le respect des idées et des affirmations, notre méthode. Quinze débats d’amendements ont eu lieu sur des parties significatives du texte d’orientation permettant de décider sur tel ou tel aspect de notre engagement syndical et civique.

Difficile d’en rendre compte sans caricaturer, mais disons pêle-mêle qu’on a décidé clairement :
 qu’on n’était pas favorables à la taxe robot, ni au revenu universel ;
 que nous considérons que la médiation peut être un des outils de la panoplie du syndicaliste CFDT ;
 qu’il faut une loi pour encadrer les hauts salaires ;
 que nous étions favorables à une réforme systémique des retraites (à la carte, en points...) et à la syndicalisation des micro-entrepreneurs ;
 de rester plus que jamais fidèles à nos engagements européens.

Nous sommes quasiment unanimes à penser :
 qu’il faut conditionner les aides aux entreprises à des objectifs d’emploi et de responsabilité sociale et environnementale ;
 qu’il faut faire de la structuration des syndicats et de leurs ressources une priorité de toute la CFDT.

Et nous avons aussi tranché des débats plus serrés en nous prononçant collectivement :
 en faveur de l’accompagnement des sections non seulement par leur syndicat mais aussi par les structures fédératives, unions régionales, fédérations et confédération ;
 en faveur de la levée de l’interdiction des statistiques ethniques permettant d’objectiver les discriminations ;
 pour un objectif de 10 % de développement sur la mandature.
Ainsi amendé le texte d’orientation a été adopté à 88 %.

Ce congrès nous a aussi réservé des moments de forte émotion : les longues minutes d’applaudissement, debout, à l’évocation de la disparition d’Edmond Maire et de François Chérèque, mais aussi les interventions des syndicalistes iraniens, turcs et vénézuéliens.

Nous sommes premiers, dans leur cœur aussi !

Gérard Lopez

Les retraités représentés au bureau national

L’objectif des modifications statutaires était de mettre les statuts en adéquation avec la création des nouvelles unions régionales, mais aussi d’en profiter pour introduire plus de mixité et surtout d’introduire un nouveau collège au bureau national, celui de l’Union confédérale des retraités.
Cet article a été adopté par 92 % des votants et, lors du vote relatif à l’élection des membres du bureau national, Dominique Fabre, secrétaire générale de la CFDT Retraités, a été élue par 92 % des suffrages exprimés.
Annie Kuhnmunch

Extrait de la Résolution générale sur la fin de vie

2.1.6. Assurer une fin de vie dans le respect et la dignité
2.1.6.1. La CFDT réaffirme le droit de toute personne à mourir dans la dignité et d’être acteur de sa fin de vie. Elle demande le développement de soins palliatifs pour que toute personne puisse en bénéficier. En outre, la CFDT soutient toute initiative législative visant à faire respecter la volonté des personnes en fin de vie, notamment lorsqu’elle est exprimée dans des directives anticipées.

Dominique Fabre, secrétaire générale de l’Union confédérale des retraités, a été élue au bureau national CFDT.
Info-Com CFDT