Congrès : explications de textes
Les résolutions d'un congrès sont autant de défis que se jette l'organisation : les objectifs à atteindre pour 2007 ! Il ne s'agit pas d'attendre cet avenir les deux mains dans les poches, il sera ce que nous en ferons ensemble. Débattre et voter ces résolutions c'est lancer une certaine dynamique.
La première des trois résolutions du congrès de La Rochelle peut poser question : comment un syndicalisme de proximité - comme si un syndicalisme pouvait être autre chose ! - peut-il parler « d’action internationale » ? Comment, de mon ULR, me projeter au cœur de l’Europe ou de l’Amérique Latine ? N’est-ce pas un peu contradictoire ? N’y a-t-il pas risque de se disperser ?
Il n’y a aucune contradiction ni risque de dispersion parce que le combat pour l’homme est un, peu importe où il se déroule. Les hommes qui se libèrent de la violence, qui font la paix, sont solidaires... élèvent toute l’humanité. Et s’ils alimentent les haines, le mépris, la xénophobie... c’est toute l’humanité qu’ils enfoncent.
C’est pourquoi l’action internationale de la CFDT est au cœur du syndicalisme de proximité et inversement. Sans oublier que la CFDT est née en Europe, une Europe où il y a énormément à construire, les derniers évènements ne font que le rappeler, une Europe dont nous avons tous et chacun la responsabilité. Il est important que la CFDT dise quelle « mondialisation » elle veut.
Priorités revendicatives
La deuxième résolution met le doigt sur les chantiers que nous avons à faire avancer en France, en souhaitant que ces avancées donnent des idées à d’autres.
L’UCR se donne des priorités pour les quatre années à venir. Il y a des choses plus urgentes que d’autres, et d’autre part à vouloir trop en faire, on risque de ne rien faire du tout, et/ou de se retrouver en 2007 sur les genoux.
Si la vieillesse n’est pas une maladie, il est vrai cependant que le capital santé est à gérer le plus intelligemment possible. La vie et surtout la vie professionnelle a souvent laissé des traces, et parfois des traces profondes dans les corps, dans les esprits. Il est plus que normal, si justice il y a, que la société garantisse des soins de qualité à toutes ces personnes. C’est un juste retour des choses. Et souvent une bonne prévention permettrait de maintenir un bon niveau de santé et ferait faire des économies.
Et l’UCR veut tout particulièrement mettre le doigt sur les méfaits de l’amiante. Les retraités d’aujourd’hui ont été largement exposés aux poussières de ce matériau qui, sournoisement, font des ravages qu’on découvre trente ou trente cinq ans plus tard..., à nos âges ! C’est aussi une manière d’attirer l’attention des générations plus jeunes sur des produits dangereux qu’ils sont appelés à manipuler aujourd’hui.
Les dernières péripéties concernant l’APA montrent qu’il n’y a jamais rien d’acquis. On se réjouissait -peut-être un peu trop vite ? - de la formidable avancée qu’avait été la mise en place de cette allocation. Il n’y a plus aucun doute qu’elle répond à un véritable besoin. Il ne faudrait pas qu’en 2007 on se retrouve à « l’avant PSD » par manque de mobilisation !
Un dernier point à propos de la deuxième résolution : les revenus des retraités. Il faut toujours rappeler qu’en leur temps ils ont fait la richesse du pays. Le pays a une dette à leur égard. Ne serait-il pas plus que juste qu’il n’y ait pas une pension en-dessous du SMIC ? On se paie ce « SMIC » pour 2007 ?
Les moyens de la mise en oeuvre
La troisième résolution porte sur les moyens pour atteindre ces objectifs.
Il faut changer la vision un peu simpliste que nous pouvons avoir parfois de notre syndicalisme : il y aurait un « En Haut » et une « Base », et ceux d’en haut, évidemment, plutôt loin de la base. Un peu comme une CFDT « d’en haut » et une CFDT « d’en bas ». Et s’il n’y avait qu’une CFDT ?
Cette troisième résolution reprend l’idée de la première : comme le combat pour la solidarité, la paix, la justice, en un mot le combat pour l’homme, est un, peu importe le pays où il a lieu, il en est de même pour la CFDT : que nos luttes aient lieu en Bretagne, en PACA, dans le Nord, en Auvergne ou ailleurs, ce sont des luttes de l’ensemble de la CFDT et dont les résultats retombent sur l’ensemble de la CFDT. Un syndicalisme de proximité à dimension nationale. On atteindra nos objectifs ensemble ou on ne les atteindra pas.
Cette résolution peut amener trois types de débats :
– un syndicalisme qui donne envie d’adhérer ;
– un syndicalisme organisé, structuré ;
– un syndicalisme qui se donne des moyens financiers à tous les niveaux.
Ce dernier point fait beaucoup discuter dans les chaumières des ULR ou UTR... après tout, pourquoi ne pas en discuter ! Tout outil peut toujours être amélioré... il ne faudrait surtout pas le casser, notre outil de travail.
Prêts à partir ?