Cote d’alerte en Ile-de-France
L'Ile-de-France, proportionnellement à son nombre d'habitants, enregistre la plus forte demande de logements et en construit le moins.
Dès 1996 le schéma directeur d’Ile-de-France prévoyait un rythme de constructions nécessaires de 53 000 logements par an. La préparation du nouveau SDRIF entamée en 2004 estimait ce chiffre à 60 000. Avant que, dans le cadre du Grand Paris, l’État puis la Région ne le portent à 70 000.
En réalité, la construction n’a jamais dépassé les 40 000 et la moyenne des dernières années est de 37 000, un chiffre même pas atteint en 2012. Les demandes de logement social ont désormais largement franchi le cap des 500 000. La construction dans le parc social, entre 2011 et 2012, est inférieure en Ile-de-France (+1,3%) à la moyenne nationale (+ 1,7%), et loin derrière Midi-Pyrénées + 4,2%.
La moyenne des loyers y est la plus élevée avec des coûts exorbitants dans Paris. Le logement social ne se libère pas, le taux de vacance y est le plus faible avec le Nord – Pas-de-Calais. Passer d’un logement social à du locatif privé au centre de l’Ile-de-France implique de voir son loyer multiplié par 3 voire par 4. Beaucoup renoncent à un parcours résidentiel.
La situation est encore plus dramatique pour les populations en grande difficulté. L’insuffisance chronique d’hébergement d’urgence est insupportable. Les presque 20 000 bénéficiaires du Dalo restent toujours en attente de solution. Le temps presse. La cote d’alerte est dépassée.