Crise sanitaire et sociale après la canicule
Un été chaud, trop chaud car les températures sont restées souvent excessivement trop élevées dans notre zone tempérée. Elles sont d'ailleurs à la genèse du véritable drame humain, de l'hécatombe qui touchent les personnes âgées, les plus fragiles, les plus vulnérables.
Cinq fois plus de décès [1] durant cette période que lors de l’odieux attentat du 11 septembre 2001 à New York, cette canicule provoque une véritable crise sanitaire et sociale dans notre pays.
Cette crise, car il s’agit bien d’une crise, met en exergue le comportement de notre société qui, trop souvent, a tendance à négliger ou à sous-estimer les aides suffisantes pour la gestion au quotidien des besoins de la population vieillissante.
Durant la première quinzaine d’août, l’UCR-CFDT, tout en demandant une audience au Secrétaire d’Etat aux personnes âgées, lui écrit pour lui signifier de prendre des mesures d’urgence afin d’apporter une solution rapide aux problèmes sanitaires rencontrés notamment par les personnes âgées et lui demande qu’une analyse rapide, spécifique soit réalisée sur ce qui s’était réellement passé durant la période tant pour les personnes âges accueillies en établissement que pour celles demeurées à leur domicile.
Pour l’UCR-CFDT, les réalités immédiates vécues par de nombreuses familles de personnes âgées dépendantes ne doivent pas être ni sous-estimées, ni occultées.
L’abandon du suivi de la politique de soutien à domicile, l’abandon du plan maison de retraite, l’abandon du plan gériatrie par le gouvernement d’aujourd’hui n’ont pas facilité l’action des professionnels du secteur. Depuis de long mois, l’UCR-CFDT interpelle et ne cesse d’interpeller le Ministère sur les conséquences négatives de ces décisions. Ses démarches ne trouvent toujours pas d’écho.
Enfin au-delà des problèmes rencontrés dans les hôpitaux et les maisons de retraite, les difficultés, qu’ont éprouvées les personnes âgées pour trouver un médecin libéral certains jours du mois d’août, soulignent d’une manière éloquente la désorganisation de la permanence des soins de ville. Ce disfonctionnement n’a pas permis un accès facile au généraliste d’une part, ni permis d’assurer le lien entre la médecine de ville et l’hôpital d’autre part durant cette période.
L’engorgement des services d’urgence des hôpitaux a accentué les faiblesses du système en place. La mission de service public n’était plus assurée correctement. Un véritable scandale pour qui prétend avoir le meilleur système de santé au monde.
Alors, messieurs les décideurs, des actes concrets maintenant, et que la solidarité nationale doit financer. Avec la CSG par exemple.
Michel Devacht