Croissance des dépenses de soins avec l’âge liée à l’état de santé
Les dépenses individuelles de soins croissent avec l'âge de manière accélérée à partir de 50 ans. Jusqu'à 70 ans, ce sont les dépenses de soins de ville qui augmentent avec l'âge plus rapidement que les soins hospitaliers. Puis le constat s'inverse : au-delà de 80 ans, les dépenses hospitalières sont près de quatre fois supérieures à la moyenne.
Plutôt que par un effet spécifique
de l’âge, la croissance de
ces dépenses est expliquée, dans
de nombreuses études françaises
ou étrangères, par la dégradation
de l’état de santé et par la probabilité
croissante avec l’âge de décéder
dans l’année.
En effet, la dernière
année de vie entraîne des
dépenses de soins très élevées,
en particulier hospitaliers. En
France, en 2002, la dépense
moyenne d’une personne décédée
dans l’année est de 13 500 euros,
dont les trois quarts au titre de
l’hospitalisation, alors que la
dépense moyenne globale se limite
à 1 800 euros.
Pour les soins de ville, les soins
en auxiliaires médicaux et les
dépenses de médicaments sont
plus particulièrement liés à l’âge.
Les soins d’auxiliaires médicaux
concernent essentiellement les
personnes âgées de plus de 70
ans. C’est le cas des soins infirmiers,
par lesquels passe pour
partie la prise en charge des personnes
âgées dépendantes audelà
de 80 ans, mais aussi les soins
de kinésithérapie.
Les dépenses de médicaments
se concentrent aussi aux âges élevés,
mais de manière moins prononcée.
L’augmentation des dépenses
de médicaments avec l’âge est
ainsi très rapide jusqu’à 70 ans,
puis elle ralentit, les dépenses de
médicaments des personnes âgées
de 80 ans et plus étant à peine
supérieures à celles des personnes
âgées de 70 à 79 ans.
Cette croissance des dépenses
avec l’âge, quoique importante,
s’explique avant tout par des besoins
de soins plus importants. Ainsi,
l’effet spécifique de l’âge sur la
consommation de médicaments
des personnes de 70 ans et plus
explique seulement 15% de la
dépense, alors que les indicateurs
d’état de santé en expliquent 80%.
Les autres postes de dépenses
de ville ont aussi tendance à augmenter
avec l’âge, mais de manière
moins prononcée.
La croissance
des dépenses d’omnipraticiens
(ou généralistes) s’accélère audelà
de 60 ans, alors que celle
des dépenses de spécialistes
ralentit. Celles-ci diminuent même
après 80 ans, si bien que la part
des dépenses de spécialistes
tombe à 50 % des dépenses de
médecins dans cette tranche d’âge,
après avoir connu un maximum de
65 % entre 50 et 59 ans.
Les dépenses en analyses biologiques,
quant à elles, présentent
un profil de croissance selon l’âge
très similaire à celui des dépenses
de spécialistes, les analyses
biologiques étant le plus souvent
prescrites par ces derniers.
Enfin, les dépenses dentaires et optiques
sont maximales aux alentours
de 50 ans, puis diminuent
avec l’âge.
Source : Études et résultats numéro 378 de la Drees (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques).