De l’intérêt de taxer les carburants !
Le pétrole est-il trop taxé ? Les carburants sans taxes encouragent la mondialisation. Il n'y a pas d'énergie socialement, écologiquement et économiquement neutre.
La grogne gagne, jusqu’où ? Si eux grognent pourquoi pas moi ! De toutes les façons ce n’est ni la première, ni surtout la dernière fois que la question du « pétrole » interpelle (comme l’on dit dans les milieux politiques).
A l’exception de la Norvège (un peu du Royaume-Uni et des Pays-Bas), l’Europe ne dispose que de ressources d’énergie fossiles solides.
Chez les retraités, certains se souviennent
encore du seau à charbon. Celui que l’on
trouve parfois dans les vide-greniers où
les jeunes recyclent nos vieilleries !
Pour disposer de moyens financiers,
tout gouvernement recherche naturellement une base de prélèvement
conjuguant rendement maximal, prélèvement simple et assise large. Cela conduit naturellement à s’intéresser aux produits de grande consommation. Ce fut, par exemple la Gabelle sur la circulation du sel (dit de « cuisine » permettant, entre autres la conservation de
la viande en général et du porc en particulier), de la TVA, de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers). Observons la
gourmandise que manifestent certains actuellement
pour inventer une dîme, discrète, sur la circulation des flux numériques !
Faute d’impôt sur le revenu conséquent, on taxe
Que voulez-vous dans notre beau pays la
haine de l’impôt direct est un culte : souvenons-
nous des attitudes de certains lors
de l’invention de la CSG.
Revenons au pétrole : crise, flambée des prix, c’est la panique et bientôt, peut-être, une jacquerie. Et on apprend, à cette occasion
que nombreux sont ceux qui ont des
régimes spéciaux de détaxation : agriculteurs,
pêcheurs, transporteurs routiers et
aériens, taxis, etc.
Pourtant, on se doit de reconnaître que la TIPP a donné des résultats « plutôt globalement positifs ». Cela va permettre aux
constructeurs d’automobiles, japonais et
européens, qui se sont adaptés, de dominer
progressivement les marchés en développant
des véhicules plus sobres (d’où l’intérêt du
bon usage du marché régulé !).
C’est « amusant » de voir le gros cabriolet américain, culte des années 70, devenu à présent un objet de musée au même titre que la carriole
à boeufs des rois fainéants. Hélas, le quatre fois quatre est arrivé dans la ville !
Des conséquences de la soif de pétrole
Remarquons :
– La mondialisation est encouragée par le faible coût des transports maritimes. Cette faiblesse est due à une
énergie quasi exonérée de
taxes, d’une part. Et bien sûr
à la sauvagerie des conditions
de travail sur les mers
et océans, d’autre part.
– Le coût de nos produits
alimentaires (dont le poisson
et la viande) est une
variable directe du prix du
pétrole. En effet, ce coût conjugue
les conséquences des augmentations du prix
du pétrole sur la production et le transport
de ces produits alimentaires.
– La pratique du « juste à temps », en faisant
des camions des hangars sur roues, est un
facteur très lourd de la soif de pétrole.
Il va bien falloir que nous apprenions à
vivre dans un monde où l’énergie sera durablement
orientée à la hausse. A la rareté
conduisant aux enjeux spéculatifs, vont
s’ajouter les enjeux environnementaux de
l’effet de serre.
La CFDT depuis trois décennies est présente
sur ce terrain en s’efforçant de refuser
la démagogie car il n’y a pas d’énergie
socialement, écologiquement et économiquement
neutre. Le TOUT quelque chose
est toujours un mensonge !
La taxe intérieure sur les produits pétroliers
La TIPP rapporte environ 25 milliards d’euros par an, derrière la TVA (142,1 milliards d’euros), l’impôt sur le revenu (53,7 milliards
d’euros) et l’impôt sur les sociétés (44,1 milliards d’euros).