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Demandez un scanner pour le dépistage de l’amiante


Le 15 janvier 1999, une conférence du consensus émet des conclusions et des recommandations, en toute indépendance, sur la surveillance médicale clinique des personnes exposées à l’amiante.

Les experts réunis sont des pneumologues, médecins du travail, médecins inspecteurs du travail, cancérologues, hygiénistes industriels, médecins généralistes, anamo-pathologistes, spécialistes de l’imagerie thoracique, responsables de la santé publique.

Ils indiquent que la radiographie de face est actuellement le seul examen recommandé par les textes, tout en soulignant son manque de sensibilité. La technique de tomodensitométrie (TDM ou scanner) représente une irradiation 100 fois supérieure à la radiographie, mail il est possible de la diminuer considérablement par le choix judicieux des paramètres d’exposition et par une protection de la thyroïde et des seins chez la femme jeune.

La sensibilité de la TDM pour le dépistage de nodules pulmonaires est supérieure à celle de la radiographie. Pour la détection de la pathologie interstitielle diffuse, la TDM est plus sensible que la radiographie.

Pour la détection des plaques pleurales, la TDM est plus sensible et plus spécifique que la radiographie qui peut confondre plaques, graisse extrapleurale et musculature thoracique. Il n’y a pas de données qui démontrent la supériorité de la TDM par rapport à la radiographie thoracique dans le dépistage du cancer broncho-pulmonaire.

Cependant de nombreux médecins préfèrent prescrire des radios plutôt que des TDM, n’hésitant pas à se réfugier derrière l’argument selon lequel ils veulent éviter une irradiation forte. Il est important que les médecins appliquent ce qui est recommandé par la conférence du consensus :
 faire le point par TDM après 10 ans, puis tous les six ans en cas d’exposition forte ;
 faire le point par TDM après 20 ans puis tous les 10 ans en cas d’une exposition intermédiaire.

Il faut également noter qu’une expérience pilote a été menée de 2003 à 2005 en Normandie, en Rhône-Alpes et en Aquitaine : 6 000 retraités ont passé simultanément une radio puis un scanner.

Les résultats sont clairs et significatifs : il y a cinq fois plus d’anomalies décelées par le scanner que par la radio. Si le médecin persiste à vouloir prescrire une radio, il ne faut pas hésiter à le mettre face à ses responsabilités.

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