À l’aide d’une soixantaine de mot-clé, Denis Viénot nous entraîne dans un pays, comme le Bangladesh. Ou dans plusieurs pour mettre en évidence un problème comme la dette des pays pauvres, les enfants, l’esclavage. Ou dans une vision mondiale comme avec les Objectifs du millénaire pour le développement (voir dossier de ce numéro). Ou dans les méandres de l’Église catholique comme dans le synode européen.

On découvre au fil des pages la dimension mondiale de Caritas, le grand réseau catholique d’aide aux populations, implanté dans 164 pays. Cette particularité lui confère une force supplémentaire.

Dans sa préface, le directeur du Monde jusque janvier 2011, Eric Fottorino, qualifie à juste titre ce livre de « voyages au cœur de la condition humaine ».

Mais nous avons aussi beaucoup appris en lisant le préambule de Daniel Druesne. Sa description des cinq courants de pensée qui traversent l’humanitaire éclairent le lecteur.

La « solidarité républicaine » attend de l’État des réponses à la misère du peuple. « La bienfaisance libérale » apporte une aide individuelle limitée aux besoins primaires, sans intervenir sur les causes.

Sa description historique de l’évolution de l’humanitaire nous apprend le rôle des guerres dans la création des grandes organisations humanitaires : Croix-Rouge soutenue par des États, Secours rouge puis populaire soutenu par des partis politiques et des syndicats, Secours Catholique par les ecclésiastiques. Elles privilégient le bénévolat et ont un réseau international.

Avoir des partenaires locaux qui sont là avant, pendant et qui restent chez eux après la catastrophe reste un avantage.

Claude Wagner

En savoir plus :

« La justice dans la peau : Géopolitique de l’action humanitaire », 385 pages, 25 €. Éditions DDB (Desclée de Brouwer). Le blog de l’auteur met à disposition cinq chapitres : www.denis-vienot.com