UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Actu revendicative


Dépenses contraintes et revenu disponible


Les Français jugent leur pouvoir d'achat menacé en grande partie en raison de la hausse rapide des dépenses contraintes. Comment les identifier ? Quelle est leur part dans le budget des ménages ?

Par dépenses contraintes on entend celles auxquelles il est difficile d’échapper : le logement, l’énergie, l’assurance, le remboursement d’emprunt, la taxe d’habitation, le téléphone, les transports…

Au total, elles sont proches de 40% des dépenses totales des Français et peuvent représenter près de 50% pour les ménages les plus modestes. Sur ces différents postes, nous n’avons pas le choix, il faut payer (même en période de crise) et les changements de contrat et/ou de lieu d’habitation n’y changeront pas grand-chose.

Selon le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre, les prix des logements ont doublé en moins de 10 ans. Les loyers ont augmenté de 30 à 50% pendant la même période ! A l’évidence les ressources des ménages n’ont pas suivi un tel rythme.

Au final, les ménages dépensent trop pour se loger : 25% de leur budget en moyenne contre 13% pour l’alimentation (ces proportions s’étant inversées en moins de trois décennies). Mais pour beaucoup, ce taux atteint 50 % notamment dans le secteur privé. La facture est lourde et suppose bien des arbitrages aux dépens de l’alimentation, des loisirs, de la santé et pour beaucoup des vacances.

Energie, mobile, internet, santé… et fin de mois

Plus les revenus sont modestes, plus la facture est élevée. Certes les catégories les plus aisées dépensent davantage en valeur absolue mais, rapporté à leur budget, cela représente moins.

Pour les ménages les plus pauvres, les dépenses d’énergie représentent 14,9% de leur budget. Pour les plus riches cela ne fait que 5,9% (voir tableau).

De leur côté, les dépenses de biens et services liés aux technologies de l’information et de la communication ne cessent elles aussi de progresser. En 2005 elles représentaient 4,2% du budget des ménages contre 1,3% en 1960. Mais aujourd’hui, même si l’accès aux nouvelles technologies est très inégalement réparti, comment dans une famille faire l’impasse sur le téléphone portable et l’ordinateur ?

La santé fait également partie des dépenses auxquelles il est hélas difficile d’échapper. Là encore l’accès à des soins de qualité est très inégalement réparti. Les charges pèseront plus ou moins lourd selon les revenus et la couverture sociale qui elle aussi a un coût. Les employés et ouvriers consacrent 6,5% de leur revenu au paiement d’une complémentaire santé, alors que les cadres et professions intellectuelles supérieures n’y consacrent que 3,8%. Mais 10% des ouvriers et 11% des salariés d’entreprises de moins de 20 salariés n’ont aucune complémentaire.

La connaissance de ces réalités fait mieux comprendre les difficultés auxquelles nos concitoyens sont confrontés. Sans verser dans le misérabilisme, les fins de mois pour de nombreux ménages deviennent de plus en plus difficiles. La crise naturellement n’arrange rien. La France n’est certes pas la plus mal lotie. Mais les choix opérés par ceux qui nous gouvernent ne vont pas hélas dans la direction d’un redressement de la situation.

Guy Gouyet

Dépenses des ménages par type d’énergie

Selon leur revenu en pourcentage du revenu net d’impôt en 2006
 Quintile 1 : 20% des ménages les plus modestes.
 Quintile 5 : 20% des ménages les plus aisés.

ÉlectricitéGazCombustibles liquidesCombustibles solidesCarburants
Quintile1 5,9 1,2 2,9 0,3 4,6
Quintile5 2,2 0,4 0,8 0,1 2,4

Source : Alter-Eco