UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Actu revendicative


Des associations dénoncent la paupérisation des retraités


Le montant minimum des pensions pour une carrière complète et les minima sociaux sont inférieurs au seuil de pauvreté : nous ne pouvons l'admettre. Des solutions s'imposent. Il faut des régimes de retraite plus justes !

Les associations caritatives et humanitaires, agissant dans le secteur social et luttant contre la pauvreté l’ont officiellement dénoncé lors d’une conférence de presse en avril : la pauvreté des retraités commence à s’aggraver sous l’effet des conséquences de la situation économique.

Réunies au sein du collectif Alerte, elles constatent l’accroissement de la précarisation des personnes âgées, le risque de perdre son logement et les problèmes d’insolvabilité. Cette situation se traduit par un accès de plus en plus fréquent aux banques alimentaires et aux lieux d’accueil, par des difficultés d’accès aux soins, par une insolvabilité face au coût de l’hébergement pour les personnes âgées. Différents rapports de la Fondation Abbé Pierre et du Secours catholique l’ont montré.

Ces constats rejoignent ceux de la CFDT Retraités dont les équipes locales font état de situations financières et psychologiques difficiles et parfois dramatiques, particulièrement parmi les retraités les plus âgés et parmi les femmes seules.

Plus de 5 millions de retraités disposent de moins de 1 100 euros mensuellement pour vivre. Une femme retraitée sur trois a moins de 700 euros par mois alors que le seuil de pauvreté est de plus 900 euros.

Cette situation a été dénoncée aussi par l’Intersyndicale des retraités lors de ses dernières entrevues avec des parlementaires. Elle ne pourra q8ue s’aggraver dans les années à venir avec les difficultés d’emploi et le chômage qui se développent actuellement.

Toutes les pensions au Smic net

Des solutions s’imposent. Les gouvernements pensent souvent à augmenter les minima sociaux tels que l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa, ancien minimum vieillesse). Ces décisions ne sont pas à rejeter mais il faut aussi faire en sorte que les droits à pension de retraite acquis au cours de la carrière permettent une vie décente.

La CFDT revendique ainsi qu’aucune pension ne soit inférieure au Smic net pour une carrière complète. Actuellement ce n’est assuré qu’à hauteur de 85%. Mais cette garantie ne s’applique pas aux anciennes pensions déjà liquidées. De plus, les revalorisations successives du minimum contributif n’ont pas eu d’effet rétroactif laissant ainsi les retraités les plus âgés « sur le bord du chemin ».

Il est inadmissible que le montant minimum des pensions pour une carrière complète et les minima sociaux soient inférieurs au seuil de pauvreté.

Mieux compenser les conséquences des carrières professionnelles complexes et des aléas de carrière imposés par la situation économique est une nécessité. La solidarité nationale doit prendre en charge des droits nouveaux en matière de retraite pour tenir compte de ces situations. Il s’agit de faire plus que de modifier un paramètre du système actuel.

Le gouvernement acceptera-t-il de faire évoluer ce système pour mieux combattre les inégalités et mieux tenir compte des situations imposées aux salariés et aux retraités ?

Répondre à l’urgence et tout faire pour éviter d’en avoir besoin

L’action des associations est complémentaire de celle des organisations syndicales.

Répondre aux besoins urgents est une nécessité. Permettre à tous de subvenir à ses besoins est une priorité.

Parallèlement à ces actions, il est nécessaire de construire un système de retraite plus juste. Les régimes de base et les régimes complémentaires doivent prendre des décisions allant dans ce sens.

La pauvreté conduit souvent à l’isolement et aux difficultés psychologiques. La canicule de 2003 a malheureusement mis en évidence des situations d’isolement et de solitude qui n’étaient pas soupçonnées.

François Hun