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Des nanos partout, même dans les bonbons !


Depuis bientôt vingt ans, les nanoparticules chimiques entrent progressivement dans notre vie quotidienne sans faire de bruit et sans grande réaction publique des consommateurs. Combien de temps cela durera-t-il ?

Lorsque nous étions enfants, nos parents étaient vigilants face à des absorptions trop importantes de bonbons. « Le sucre, c’est pas bon pour tes dents, tu vas avoir des caries et quand tu seras vieux tu n’auras plus de dent !  », disaient-ils.
Aujourd’hui, on surveille toujours nos petits car ils absorbent encore plus de sucre qu’autrefois (bonbons, gâteaux, crèmes…), mais un autre risque existe : la nanoparticule.

Incertitudes sanitaires

Alors risque ou pas ? En fait, si on en parle si peu sur la place publique, c’est simplement parce que les scientifiques ne savent pas. Jusqu’à présent, à l’exception d’études réalisées sur des rats qui ont montré des effets nocifs sur leur santé, aucun accident, aucune maladie n’ont été décelés. Les industriels peuvent donc s’en donner à cœur joie en introduisant ces microscopiques éléments dans leurs produits afin de les rendre plus performants.

Les nanomatériaux sont utilisés partout : dans les claviers et souris d’ordinateur, dans les chaussures de sport, dans des dentifrices, crèmes solaires, dans la peinture, mais aussi dans l’alimentation et c’est là que le bât blesse, car tout ce qui est utilisé à l’extérieur du corps humain, pour l’instant, rien à objecter. Mais à partir du moment où on nous laisse avaler des produits dont on ne connaît que partiellement les ingrédients qui le composent, on est en droit de s’interroger fortement.
Le centre d’essais de l’Institut national de la consommation (INC), qui a effectué des analyses sur 18 produits de marques différentes, six pour des bonbons et douze pour des desserts, biscuits et gâteaux, a constaté que tous les produits testés présentent du dioxyde de titane (E171) sous forme nanoparticulaire. Pour chaque référence, les quantités de nanoparticules présentes dans 100 g de produit ont été calculées. Les références les plus chargées sont de 373 mg/100 g, c’est énorme, alors qu’aucune étiquette ne mentionne cette présence.

Affichage des nanoparticules

L’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) préconise d’afficher les nanoparticules à partir d’un seuil de 10 %. De ce fait, la totalité des produits testés sont hors de ces recommandations. Depuis 2014, le règlement européen sur l’information du consommateur contraint théoriquement les fabricants à apposer la mention « nano » avant le nom de l’ingrédient concerné. Mais les fabricants pouvaient en jouer tranquillement, aucune administration en Europe n’avait les moyens de contrôler. Ce n’est plus le cas maintenant. En France, la répression des fraudes a opéré des prélèvements en 2016 et 2017. Les résultats devraient être publiés dans les prochains mois, mais elle indique : « Pour l’alimentaire, la grande variété des matrices et les différentes natures de nanoparticules recherchées imposent des délais plus longs pour répondre à un grand nombre de situations. »

Geo Goubier

Une nanoparticule, c’est quoi ?

On appelle nanoparticules des particules de matière de quelques millionièmes de millimètre. Les nanoparticules sont des particules ultrafines (PUF) dont au moins une dimension est comprise entre 1 et 100 nanomètres (milliardième de mètre).
Mille objets nanométriques tiennent dans l’épaisseur d’un cheveu. On peut aussi comparer la taille d’une tomate avec celle de la Terre.

Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Environnement : « Mettre sur le marché des produits dont on ne peut pas garantir l’innocuité, c’est prendre les consommateurs européens pour des cobayes. »
Les nanoparticules sont rarement mentionnées sur les étiquettes de produits alimentaires, dénonce le magazine 60 millions de Consommateurs.
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