UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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Dominique Fabre de la CFDT Retraités : Nous n’en resterons pas là !


Nouvelle élue lors du congrès de Metz et toute jeune retraitée elle-même, Dominique Fabre issue du secteur hospitalier a longtemps été en charge du dossier protection sociale pour l'Union régionale Île-de-France. Elle est par ailleurs chef de file CFDT au conseil de Caisse nationale de l'assurance maladie et à l'Union des caisses nationales d'assurance maladie…

Quelles sont les raisons profondes qui font que la CFDT Retraités ne lâchera pas sur le dossier Perte d’autonomie ?

C’est là une revendication non pas de la seule Union confédérale des retraités mais de toute la CFDT. Un congrès a pris des décisions, y compris dans la contribution des retraités sur leur propre CSG qui devrait être alignée sur celle des salariés. On lâchera d’autant moins que l’on a beaucoup travaillé.

Il y a là un véritable enjeu de société dans un pays où la poussée démographique et où le vieillissement de la population se font de plus en plus forts. Les personnes âgées vont vivre de plus en plus tard et en plus grand nombre. C’est aussi par voie de conséquence un enjeu financier pour tous et pour le pays.

Le renoncement du gouvernement a failli provoquer un renoncement militant, fort heureusement démenti par la manifestation du 6 octobre, avec une forte mobilisation de la CFDT Retraités que nous avions cru ne pas pouvoir attendre…

En quoi ce dossier intéresse-t-il aussi les salariés au premier chef ?

Qui dit « salarié » dit « futur retraité », « future personne âgée » avec une probabilité de dépendance. La dépendance c’est dépendre des autres et… la faire prendre en charge par les autres. Les salariés sont aussi des enfants et des petits-enfants. Ils auront peut-être à leur charge un parent dépendant avec des besoins d’argent, de temps, d’investissements humains supplémentaires. Faire de la perte d’autonomie un droit universel c’est donc aussi défendre les salariés.

La droite a abandonné le dossier "Réforme de la dépendance". Le PS n’en a guère parlé lors des primaires. La voie est-elle étroite pour aboutir ?

La droite a abandonné le dossier alors que le quinquennat devait apporter une réponse. Rien sauf quelques petits sparadraps d’ailleurs pas toujours clairement expliqués. Mais pour l’heure on laisse les personnes âgées, les familles, les aidants, les associations, les services d’aide à domicile en carafe.

Le Parti socialiste n’en a guère parlé aux primaires sauf peut-être sur les soins qui ne relèvent d’ailleurs pas du dossier dépendance.

La CFDT Retraités, avec et dans la CFDT, va remettre la main à l’ouvrage. Le moment venu nous aurons donc à intervenir auprès des candidats aux législatives. Sans oublier les sénateurs. Il faut leur rappeler que trop de choses n’ont pas été prises en considération.

Il y a évidemment la question du financement mais surtout celle de la répartition entre les départements qui assurent à ce jour 70 % du financement de l’APA et la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) avec seulement 30 %. Il y a là dérégulation. L’équilibre doit être retrouvé. Sinon il y aura encore plus d’inégalités, cette fois entre les territoires.

Nous n’en resterons donc pas là. Le gouvernement a renoncé à cette réforme. Pas la CFDT Retraités ni la CFDT.

Propos recueillis par Daniel Druesne

Pour en savoir plus sur ce dossier

« La dépendance des personnes âgées ». Conseil économique, social et environnemental Rapport d’Yves Vérollet et Monique Weber Juin 2011 www.lecese.fr/index.php/rapports-et-avis/la-dependance-des-personnes-agees.

Françoise Forette : « La révolution de la longévité », Éd. Grasset, 1997, et « Mieux vivre avec la maladie d’Alzheimer » Éd. Hachette, 2005.

Syndicalisme Hebdo : Les argumentaires « Dépendance et perte de l’autonomie, les enjeux de la future réforme », CFDT le 23 novembre 2010.