Le logement : entre solidarité et rentabilité immobilière
Le logement constitue aujourd'hui le premier poste des ménages bien avant l'alimentation, les transports, les loisirs, la santé. Le cercle du mal-logement s'agrandit avec la hausse des prix : plus de 50% pour les loyers depuis 10 ans. La crise économique accentue l'effet dominos sur tous les secteurs en rejetant les plus pauvres vers le logement d'urgence. Le logement devient le principal facteur de déstabilisation de la famille. Les lois sur le logement se succèdent mais les résultats ne sont pas à la hauteur de l'investissement de l'Etat. 50% des locataires et 10% des propriétaires reçoivent une aide de l'État. Les marchés de l'habitat sont d'une grande complexité, soumis à des logiques contradictoires entre rentabilité économique et aides sociales au logement.
Péril en la demeure
20 % des habitants sont locataires d’un bailleur privé. 57 % sont des propriétaires occupants. Un taux qui monte jusqu’à 72,1% pour les plus de 65 ans avec 830 000 propriétaires modestes et âgés qui occupent un logement nécessitant des travaux.
Le statut de propriétaire occupant peut apparaitre comme une protection pour la personne âgée : pas de loyer à payer, un patrimoine qui - au plan théorique - pourrait se transformer en capital. Pour autant, il n’est pas synonyme de richesse, et de nombreux propriétaires occupants âgés se trouvent en difficulté par rapport à la réalisation de travaux d’entretien, de remise en état ou d’adaptation à leur perte.
Alors que, sur l’ensemble de la population, les locataires du secteur libre sont plus nombreux que ceux du secteur social, la situation est inversée pour les plus de 65 ans. Si 16% sont locataires d’un organisme de logement social, le taux de personnes de plus de 65 ans augmente, 7% occupent un autre type de logement (autre locatif, locatif public, meublé, logement gratuit…). On recense 700 000 places en établissements.
De plus en plus de personnes vivent seules (33,6%) et les mètres carrés par habitant augmentent (40 m2 aujourd’hui). Au final, 3,5 millions de personnes restent très mal logées (insalubrités, surpeuplement…), 150 000 personnes sont sans domicile fixe. Et la pénurie de logements est estimée à 800 000.
Dossier réalisé par Danielle Rived, Jean-Paul Rueff, Daniel Druesne.
Photos : Daniel Druesne.