UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Stats et études


Edmond Maire nous donne les clés pour France Active


Pour mieux connaître l'un des organismes des finances solidaires, nous sommes allés rencontrer Edmond Maire, actuel président de la société d'investissement France Active.

Qu’est-ce que France Active ?

Edmond Maire : L’association France Active aide les chômeurs et les entreprises solidaires. D’une part, nous garantissons des emprunts aux chômeurs qui veulent créer leur petite entreprise, avec des taux d’intérêt très faibles. D’autre part, nous apportons des fonds à des entreprises solidaires. Ces entreprises créent des emplois pour les personnes en grande difficulté : chômeurs de longue durée, handicapés ou encore jeunes femmes dans la quarantaine sans boulot, etc. L’association France Active a été créée il y a une quinzaine d’années avec la Caisse des dépôts, la Fondation de France et des organismes caritatifs. En 2005, France Active a créé ou consolidé 9 951 emplois. En 2006 nous aurons à nouveau une croissance de notre activité de l’ordre de 20%.

Comment les personnes ou entreprises aidées vous connaissent ?

E.M : Un chômeur veut créer son entreprise. Il s’adresse à un des 39 fonds territoriaux de France Active. L’équipe du fonds l’aide à bâtir son projet d’entreprise, le conseille. Notre philosophie est de créer des activités qui ont une chance d’être pérennisées. Il n’y a rien de pire que de laisser quelqu’un espérer puis chuter quelques mois plus tard. Il faut que ce soit viable. L’entreprise solidaire s’adresse également au fonds territorial qui l’aide à établir un plan de financement pour son projet de développement.

Peux-tu nous donner quelques exemples ?

E.M : L’année dernière, nous avons financé les projets de 372 entreprises solidaires.
Prenons un cas concret. Bretagne-Ateliers emploie plus de 700 personnes handicapées comme sous-traitant de Peugeot et pour d’autres activités. C’est un « établissement adapté » selon le vocabulaire actuel. Nous lui avons apporté un financement important.
Autre exemple à Dijon. Le groupe ID’EES est une grande entreprise d’intérim. En effet, les personnes en grande difficulté ne peuvent pas accéder à l’intérim classique, parce qu’on leur demande une efficacité immédiate.

L’intérim d’insertion permet de se requalifier progressivement et de rendre ensuite les services qu’attend l’entreprise. L’insertion est un parcours. Au terme de l’insertion la moitié des personnes va reprendre un travail normal, l’autre moitié n’a pas de solution durable mais a réalisé quelques progrès. Les chantiers d’insertion, qui emploient les personnes les plus fragiles, vendent aussi des services, par exemple l’entretien des espaces verts.

Si des retraités ont envie de contribuer à cet effort, comment peut-on faire ?

E.M : France Active trouve ses ressources par deux types d’instruments financiers. Le premier ne s’adresse pas aux individus, c’est la Société d’investissement France Active que je préside. Elle compte 100 organismes actionnaires, des banques, des caisses de retraite, des entreprises, etc. qui n’attendent aucun retour financier, mais à terme le simple remboursement de leur apport. Le deuxième instrument s’adresse notamment aux personnes avec deux fonds communs de placement Insertion Emplois. Les sommes souscrites sont placées majoritairement en obligations.

Les personnes qui placent un peu de leur argent dans ces fonds savent que 10% au maximum vont être investis pendant 5 ans dans une entreprise solidaire qui les remboursera alors. Ainsi, pour un taux d’intérêt de 3,5% au lieu de 4%, le souscripteur participe à la chaîne de solidarité et il a la satisfaction d’aider des chômeurs à retrouver l’espoir.
Ces deux FCP Insertion Emplois ont le label « Finansol », ce qui souligne leur éthique et leur professionnalisme. On peut souscrire dans n’importe quelle agence bancaire, c’est la loi, même s’il y a parfois réticence. De toute façon, les Caisses d’Epargne les distribuent.

Enfin il existe les fonds de partage, les FCP du Crédit Mutuel ou du Crédit Lyonnais, où le souscripteur accepte que la moitié du rendement soit affectée à un objet social.