Élections 2017 entre fatalisme et engagement ?
Entre les anecdotes, les péripéties des campagnes, les sondages, les commentaires, les jeux de pouvoirs, les tractations d’antichambres, les désistements, les affrontements, les « supposées » surprises, les manigances, le camp des battus, les diverses consultations démocratiques de 2017 se dérouleront dans un profond contexte incertain : celui des lames de fond qui bouleversent les équilibres internationaux, amplifient la crise des démocraties, bouleversent les enjeux économiques, sociaux et sociétaux. Enjeux.
L’année 2017 se présente comme une année à forte dominante électorale. Sont, en effet, programmées : l’élection présidentielle les 23 avril et 7 mai puis, dans la foulée, les élections législatives les 11 et 18 juin qui permettront d’élire 577 députés. L’année 2017 verra également le renouvellement en septembre d’une partie du Sénat : 170 sièges sur 348.
Quelques chiffres pour planter le décor
Selon les chiffres de l’Insee, au 1er mars 2016, 44 834 000 personnes étaient inscrites sur les listes électorales, soit 1 % de plus qu’en 2012. Près de 660 000 personnes se sont inscrites en ligne sur les listes électorales en 2016 en France, soit une augmentation de 180 % par rapport à l’année 2011.
Au 1er janvier 2014, les 35 868 communes françaises (hors Mayotte) rassemblaient 65,9 millions d’habitants, soit 1,6 million de plus qu’en 2009. De 2009 à 2014, la population a ainsi augmenté de 0,5 % par an en moyenne. Durant cette période, la population de nombreuses grandes communes, y compris Paris, a augmenté moins vite que la moyenne nationale (+0,3 % par an dans les 100 communes les plus peuplées), alors qu’elle a été supérieure à la moyenne dans la majorité des plus petites communes.
Taux d’abstention (second tour)
En France, l’abstention est influencée par un sentiment de non-représentation politique, sur au moins quatre points. L’alternance semble assez inutile lorsqu’elle ne résout pas des problèmes majeurs comme le chômage. La méfiance de la population française par rapport aux politiques s’enrichit du nombre croissant de scandales et d’affaires financières. Le comportement des partis politiques éloigne les politiciens des problèmes réels de la société. Les électeurs finissent par se désengager.
Élections | Plus forte abstention | Plus faible abstention | Plus récente | |||
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Date | Taux | Date | Taux | Date | Taux | |
Présidentielles | 1969 | 31 % | 1974 | 12 % | 2012 | 19 % |
Législatives | 2012 | 44,6 % | 1978 | 15,1 % | 2012 | 44,6 % |
Européennes | 2009 | 59,3 % | 1979 | 39,3 % | 2014 | 56,5 % |
Régionales | 2010 | 53,6 % | 1986 | 25,2 % | 2015 | 41,6 % |
Départementales | 2011 | 55,2 % | 2004 | 33,5 % | 2015 | 50 % |
Municipales | 2014 | 39 % | 1983 | 20,3 % | 2014 | 39 % |
Dossier réalisé par Jean-Pierre Moussy, Jean-Pierre Bobichon, Daniel Druesne.