Les salariés des très petites entreprises de moins de 11 salariés en poste avant le 31 décembre 2019 sont appelés à voter. Cela représente 4,5 millions de salariés. Ils sont salariés d’une boulangerie, d’une boucherie-charcuterie, d’un petit commerce, d’un cabinet médical, d’une pharmacie, d’un cabinet comptable, d’un hôtel café-restaurant, d’un salon de coiffure, d’un particulier employeur…

Quelle est l’importance de ce scrutin ?

Inès Minin. Notre objectif est de confirmer notre place de premier syndicat de France acquise en 2017. Ces élections servent aussi à la désignation par les organisations syndicales de leurs représentants dans les conseils de prud’hommes et les commissions paritaires régionales interprofessionnelles (CPRI) dont les missions, souvent méconnues, sont importantes : informer, conseiller salariés et employeurs des TPE sur les dispositions légales, parler emploi, formation, conditions de travail, égalité professionnelle, temps partiel, faciliter la résolution de conflits individuels et collectifs et éventuellement organiser des activités sociales et culturelles.

Par ailleurs, pour la plupart des salariés des TPE, qui n’ont pas la culture de la représentation, ce que négocient les syndicats, ce n’est pas pour eux. Nous devons leur montrer que nous pouvons les accompagner pour améliorer leur qualité de vie au travail. La CFDT peut leur permettre d’acquérir de nouveaux droits, leur permettre d’en être acteurs en rejoignant notre collectif. Montrer que nous sommes en phase avec eux et avec leur réalité professionnelle constitue un véritable enjeu. Monter qu’ils ne sont pas isolés, que la CFDT peut les accompagner dans la période : ils vont être fortement impactés par la crise sanitaire, nous nous devons d’être à leurs côtés. Bref, nous devons être le porte-voix des salariés des TPE.

Montrer aussi que la CFDT propose des services répondant à leurs besoins…

Bien sûr. « Réponses à la carte », les permanences de proximité et la boîte mail covid19@cfdt.fr sont autant de services à mettre en avant. Ils répondent aux questions que peuvent se poser les salariés des TPE. Avec la plateforme d’activités sociales et culturelles, leur démontrer qu’ils peuvent accéder à des offres semblables à celles des salariés des plus grandes entreprises.

En quoi les retraités sont concernés par les élections TPE ?

Les retraités ont souvent recours aux salariés des TPE. Quand ils se rendent chez le boulanger ou à la pharmacie par exemple. Parfois, ils sont employeurs de salariés à domicile. Dans leur entourage, ils connaissent des salariés de TPE. Voilà autant de contacts possibles.

Et qu’attend la CFDT de ses adhérents retraités ?

Les retraités CFDT peuvent appeler à voter CFDT les salariés TPE qu’ils rencontrent dans leur vie quotidienne (commerçants, artisans…), dans leur entourage amical et familial. Les retraités connectés peuvent relayer les messages et les propositions de la CFDT sur les réseaux sociaux. Des outils sont disponibles à cet effet auprès de la délégation TPE confédérale ou de l’UCR.

Enfin, lorsque les conditions sanitaires le permettront, les retraités CFDT pourront participer aux opérations de tractages localement ou aider à la tenue des permanences d’accueil de salariés TPE dans les territoires.

Propos recueillis par Jean-Pierre Druelle