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Faut-il banaliser le médicament ?


Depuis plus de 20 ans, la question oscille selon les gouvernements : faut-il autoriser les grandes surfaces à vendre des médicaments ou pas ?

Un rapport commandé par le ministère de l’Économie à l’Inspection générale des finances (IGF), dans le cadre du projet d’éventuelle réforme des professions réglementées, préconiserait, pour en finir avec le monopole des pharmaciens, la vente de médicaments en grandes surfaces. Selon ce rapport, le prix de ces médicaments aurait augmenté deux fois plus vite que le coût de la vie en 15 ans.

Cela permettrait d’ouvrir à la concurrence la vente de médicaments dont la prescription est facultative comme le Doliprane, le Spasfon…, celle de médicaments non remboursables…, des molécules qui représentent 5 à 9 % du chiffre d’affaires des pharmaciens.

Mais déjà dans les officines, on manifeste. Des pétitions sont proposées aux consommateurs pour les inciter à signer contre cette éventuelle disposition. Les pharmaciens argumentent que cette disposition représenterait un danger sanitaire et une surconsommation. Eux sont dans la chaîne de soins et de santé et ont un suivi des malades.

Lorsque le Conseil national de la consommation avait (il y a plusieurs années) travaillé ce sujet, il avait préconisé que les grandes surfaces se dotent d’une personne possédant les diplômes de pharmacien. La notion de conseil serait alors réglée. Par ailleurs, le constat montre que lorsqu’on demande au pharmacien une boîte de ce type de médicament, la personne est servie, pas forcément conseillée. Rien ne l’empêche en outre de renouveler son achat chaque jour dans la même officine ou dans une autre. Mais, au bout du compte, cette concurrence sera-t-elle un vrai bénéfice pour le consommateur ?

Georges Goubier

Trouvera-t-on demain des médicaments non remboursables en grande surface ?

Bientôt des médicaments à l’unité

Un décret va permettre la vente de médicaments dans les pharmacies à l’unité. Selon Marisol Touraine, « le gaspillage est mauvais pour les comptes de la sécurité sociale, pour l’environnement et pour la santé des Français ». Une expérimentation pour un an sera menée dans quatre régions : Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Lorraine et Limousin. La vente à l’unité ne concernera qu’une vingtaine d’antibiotiques. Il s’agit d’abord de lutter contre la surconsommation de médicaments, aussi contre l’abus d’antibiotiques qui génèrent des résistances.
Pour ce premier test, un objectif de 100 pharmacies sera fixé. 25 seront appelées à être témoins. Elles délivreront des boîtes. Et 75 seront expérimentatrices. Elles vendront seulement le nombre de pilules nécessaire à la durée exacte du traitement. Pour cela, les officines sélectionnées bénéficieront d’une rémunération spécifique de l’État (300 euros pour les témoins ; 1 500 euros pour les expérimentatrices).