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Action internationale


G8 et G20 : que faut-il en penser ?


Développement du terrorisme, problèmes écologiques, puissance de la Chine, grave crise économique, sécurité alimentaire, exigences démocratiques dans plusieurs pays arabes : les interdépendances entre nations sont « incontournables ». La mission des G8 et G20 est de les traiter.

Les G8 et le G20 ont été mis en place pour répondre à des situations de crise. Ces forums politiques cohabitent avec des institutions internationales, avec des organisations financières spécialisées mais également avec des organisations privées ayant un pouvoir de normalisation. A la question simple : « Qui fait quoi ? », la réponse dépend de l’appréciation portée sur les institutions, sur le multilatéralisme, les voies et moyens d’une coopération accrue.

Les présidences tournantes font que la France assure, en 2011, les présidences du G8 et du G20. Quelles sont donc ses priorités ? Pour le G8, elle s’en est donnée trois : les nouveaux défis communs que représentent Internet et la croissance verte, le volet « Paix et Sécurité » sur lequel la présidence française veut mettre l’accent sur le trafic de drogue et la lutte contre le terrorisme, notamment au Sahel. Enfin le partenariat avec l’Afrique s’impose particulièrement en matière de développement, de santé et de sécurité alimentaire.

Le sommet du G8 à Deauville, les 26 et 27 mai derniers, a été marqué par l’adoption d’une déclaration sur « les printemps arabes » avec un programme visant à soutenir une croissance durable qui profite à tous. Les banques multilatérales de développement pourraient fournir plus de 20 milliards de $ au profit de l’Egypte et de la Tunisie pour 2011 jusqu’à 2013.

Cercles officiels

Pour le G20, six priorités de la présidence française ont été dégagées : réforme du système monétaire international, renforcement de la régulation financière, lutte contre la volatilité excessive des matières premières, soutien à l’emploi et renforcement de la dimension sociale de la mondialisation. La lutte contre la corruption et le soutien au développement viennent compléter ces priorités.

Ces sujets soulèvent plusieurs questions. Certains d’entre eux ne sont-ils pas inatteignables comme la réforme du Serpent Monétaire International compte tenu de la disparité criante des systèmes de change à l’exemple du dollar vis-à-vis du yuan ? D’autres ne dépendent-ils pas déjà d’organismes spécialisés existants : l’emploi pour le BIT, la corruption pour le GAFI, le développement pour la FAO, l’OMS et la Banque Mondiale ? Enfin concernant la « régulation financière », contrairement aux affirmations de cercles officiels, bien des réformes annoncées ne sont pas abouties. Le G20 qui clôturera la présidence française se tiendra à Cannes en novembre. Il sera alors temps d’en dresser une évaluation.

Jean-Pierre Moussy

Les 5 priorités du mouvement syndical

Face à la mondialisation et au développement des inégalités, le mouvement syndical ne se tient pas à l’écart de ces sommets. Dans une déclaration du 26 mai, la Confédération syndicale internationale appelle les dirigeants du G8 à agir sur cinq fronts :
 L’emploi : le G8 doit agir face à l’urgence de l’emploi.
 Monde arabe : le G8 doit mobiliser les financements pour de véritables partenariats démocratiques dans les pays arabes.
 Développement : le G8 doit honorer son engagement d’une aide publique de 0,7% du revenu brut national.
 Changement climatique : le G8 doit relever l’ambition de réduction des émissions et de financement des politiques liées au climat.
 Japon : Toute l’assistance possible doit être fournie suite au tsunami et à la catastrophe nucléaire.

En mai dernier, à Deauville, les membres du G8 ont salué « le printemps arabe ».