UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Actu revendicative


Geront’expo : un salon pour tous les handicaps


Nous avons visité pour vous le salon Geront'expo, le salon de la personne dépendante âgée ou handicapée en établissement ou à domicile. Il est destiné d'abord aux professionnels des établissements pour personnes âgées. Le salon s'élargit au handicap, traduisant une volonté commune tant en France qu'en Europe que les conséquences du handicap soient traitées quel que soit l'âge des personnes concernées. Pour l'UCR-CFDT, les mécontentements persistent et un sondage Sofres montre que 67% des français pensent que le gouvernement ne prend pas en charge correctement les personnes âgées.

Exemple de mobilier présenté

Geront’expo est un salon organisé tous les deux ans par la Fédération hospitalière de France (FHF) [1] au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris. Cette année, il s’est déroulé du 8 au 10 mars. Son domaine ayant été étendu à la prise en charge des handicaps, il a choisi pour thème « Le salon pour la vie autonome ». Geront’expo rassemble 350 exposants sur 19 000 m2 d’exposition. C’est aussi seize débats sur les problématiques du vieillissement.

Un salon destiné aux professionnels des établissements

Le grand nombre de stands consacrés à l’équipement mobilier et sanitaire des établissements indique clairement la nature du public visé en priorité : les responsables d’établissements et les professionnels travaillant en établissements pour personnes âgées. Outre les présentations de systèmes de gestion informatique des dossiers médicaux et de la vie administrative, on peut y voir beaucoup de matériels destinés à la médicalisation des établissements et aux conditions de séjours (cuisines, blanchisserie, gestion des déchets, déplacements des personnes handicapées).

Le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie est présent avec des stands proposant des équipements spécifiques pour les appartements : baignoires et douches adaptées, téléalarmes, automatismes divers. L’aspect médical n’est pas absent (aides respiratoires, distribution de médicaments) tout comme la présentation de vêtements ou chaussures spécifiques à certaines difficultés ou à la perte d’autonomie. Les déplacements des personnes handicapées soit en véhicules automobiles soit en fauteuils roulants ont aussi leur place dans le salon.

Le monde associatif et syndical présent aussi

Des associations de différents secteurs d’activité tiennent un stand : aides à domicile, maintien de l’activité intellectuelle, compensation de certains handicaps sensoriels, prévention, organismes de formation. Mais leur petit nombre témoigne à la fois de l’orientation prioritaire du salon vers les établissements et sans doute du coût élevé pour des structures associatives de la tenue d’un stand pendant trois jours.

Certaines organisations syndicales, dont la fédération CFDT Santé sociaux, proposent de renseigner les visiteurs sur les conditions de travail, les classifications ou la formation professionnelle. Le CNRPA (Comité national des retraités et personnes âgées) auquel participe l’UCR-CFDT présente la position commune de ses membres sur quelques aspects liés au vieillissement, en particulier l’évolution des logements-foyers.

Un salon révélateur des enjeux

Le fait d’avoir élargi son champ aux handicaps place le salon Geront’expo directement dans l’évolution prochaine qui voudrait que les conséquences du handicap soient traitées quel que soit l’âge des personnes concernées. Cette évolution est aussi bien la conséquence d’orientations européennes que de travaux nationaux (avis du Conseil économique et social, nouvelle loi sur l’égalité des droits et des chances et la participation et la citoyenneté des personnes handicapées dite « loi handicap »).

L’ampleur des questions liées au vieillissement de la population était clairement apparente au travers de ce salon, ainsi que l’importance croissante de la prise en charge médicale qui l’accompagne (équipement des établissements, place de la gériatrie).

Les propositions visant à mieux équiper les établissements d’accueil, à les rendre capables d’assurer la prise en charge médicale, à proposer un accueil de qualité et un confort croissant vont dans le sens de ce que demande la CFDT, sans oublier la nécessité d’avoir plus de personnels présents pourvus des qualifications adaptées.

Mais l’ampleur du salon et la technicité croissante des équipements présentés témoignent clairement de l’existence d’un marché important lié aux conséquences du vieillissement de la population. De nombreuses sociétés se sont donc placées dans ce créneau. Il reste à espérer qu’en parallèle évolue le regard que la société porte sur les personnes les plus âgées. C’est une question de mentalité qu’un salon ne peut créer si l’ensemble de la nation n’y est pas associée.

Espérons que les visites de trois ministres n’ont pas été une simple démarche vers un électorat de plus en plus nombreux, mais bien la marque d’une prise de conscience de l’importance grandissante de cette question dans l’avenir.

Personnes âgées : un climat de grogne et d’insatisfaction

Le salon Geront’expo s’est tenu dans un climat de grogne et d’insatisfaction envers les pouvoirs publics, conséquence du manque d’effort de ceux-ci en faveur des retraités et des personnes âgées dépendantes. L’UCR-CFDT est bien dans ce même état d’esprit, car si certaines choses avancent, les moyens mis en œuvre ne sont pas à la mesure des besoins tant sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif.

À l’occasion de ce salon, un sondage de la Sofres a été réalisé les 9 et 10 février auprès d’un échantillon national de 1 000 personnes pour le compte de la Fédération hospitalière de France (FHF) et de l’Express. Il illustre bien ce mécontentement général, porté par deux Français sur trois (67%) et accentué par la révélation de certaines situations lors de la canicule de 2003.

Les résultats du sondage confirment les choix fait par l’UCR-CFDT dans plusieurs domaines.
Le maintien à domicile reste le choix préféré de la majorité des Français (meilleur traitement pour 57% et vie plus agréable pour 75%) mais il implique que puissent être assurées les aides nécessaires. L’hébergement en maison de retraite est plutôt vu comme une réponse à un besoin de sécurité (57%) ou à une nécessité liée à l’état de santé ou à la perte d’autonomie. Les maisons de retraite ne recueillent pas un avis très favorable. C’est pourquoi les demandes d’amélioration de l’accueil, de l’humanisation des séjours et de la prise en charge des aspects médicaux sont justifiées. Pour cela, il est nécessaire non seulement de réaliser des investissements mais aussi d’augmenter les effectifs en personnel soignant et en personnel d’aides aux personnes. La situation est la même lorsque les personnes âgées restent à domicile : manque de personnel qualifié pour l’aide à domicile, insuffisance des services de soins infirmiers à domicile.

À tout cela, s’ajoute l’insuffisance du montant de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) et le prix élevé de l’hébergement en maison de retraite que certaines familles ont du mal à assurer malgré les aides sociales possibles

Les affections telles que la maladie d’Alzheimer sont la préoccupation majeure des personnes interrogées (80%), avant les risques liés aux difficultés motrices (64%) ou aux maladies. Il s’agit véritablement d’un problème important pour notre société. Il est lié au vieillissement et la solution passe par des créations d’hébergement adaptés et spécialisés.