Il n’y aura pas de nouvelle négociation retraites
Pour les organisations syndicales, la négociation relative aux retraites s’est achevée le 23 juin sur un constat d’échec. La proposition du Premier ministre de “remettre le couvert” n’a pas de sens vu l’attitude du patronat, qui refuse de partager l’effort.
Les organisations syndicales qui sont allées au bout des discussions du « conclave » (CFDT, CFTC et CFE-CGC) parlent aujourd’hui d’une seule voix : il est hors de question qu’elles se remettent autour d’une table avec le patronat afin d’entamer un nouveau round de discussions.
La proposition du Premier ministre de remettre le couvert pendant deux à trois semaines pour « tenter de trouver un accord d’ici la mi-juillet » a accueilli un refus poli mais ferme. « Le conclave est terminé depuis lundi, a fait savoir Marylise Léon. Notre Bureau national [il s’est réuni le vendredi 27 juin dans la matinée] a été unanime à ce sujet. »
Le communiqué commun Les trois confédérations (CFDT, CFTC et CFE-CGC) ont rappelé les raisons qui ont conduit à l’échec des discussions. Contrairement à ce qu’a laissé entendre François Bayrou lors de son allocation, jeudi dernier, les divergences entre les organisations syndicales et patronales ne portent pas sur des points mineurs mais bien sur le cœur du sujet.Lire le communiqué commun : Retraites : Pénibilité et efforts partagés, la seule voie de passage !
Une occasion manquée pour la justice sociale et la démocratie sociale
Les discussions entre syndicats et patronat ont achoppé sur deux points majeurs :
Le financement des mesures de justice sociale, que les syndicats voulaient partager avec les entreprises via, par exemple, une hausse de deux points du forfait social : le patronat en a fait une ligne rouge, refusant toute contribution.
La reconnaissance de la pénibilité, que les syndicats souhaitaient voir traduite par des départs anticipés à la retraite pour certains métiers physiques. Le patronat a refusé toute exception avant 64 ans et contesté l’utilisation des points du Compte professionnel de prévention (C2P) pour partir plus tôt, une véritable provocation provoquant l’indignation syndicale.
Des mesures favorables aux femmes, malgré ces blocages, ont pu être avancées, comme un calcul de la pension sur les 23 ou 24 meilleures années (selon le nombre d’enfants) et des trimestres supplémentaires pour carrière longue. La baisse à 66,5 ans de l’âge d’annulation de la décote aurait aussi aidé les plus fragiles.
La CFDT pense qu’il revient au gouvernement, puis au Parlement, de reprendre ces mesures lors de l’élaboration du projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) de 2026. Mais le refus patronal de partager les efforts marque une occasion manquée pour la justice sociale et la démocratie sociale.
Extraits de l’article de Syndicalisme.Hebdo.fr : Il n’y aura pas de nouvelle négociation retraites..