UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Notre activité


Ils témoignent 3/6


Ils sont résidents en Ehpad, soignants, syndicalistes, membres d’un conseil de la vie sociale, simples témoins et ils racontent leur histoire.

Sommaire du dossier
 Parlez-moi d’amour 1/6
 « Comment ça va, la vie intime et sexuelle ? » 2/6
 Ils témoignent 3/6
 Des résidents d’Ehpad saisissent la Défenseure des droits 4/6
 Dans les Éhpad, « s’assurer du consentement des partenaires » 5/6
 « La sexualité, c’est comme le sport, ne vous arrêtez pas ! » 6/6

Claude. En Essonne, Claude, veuf depuis 2013, entre à l’Ehpad en 2018 et mène depuis une nouvelle vie. « J’ai rencontré Paulette devenue ma nouvelle épouse en 2021. Nous avons obtenu des chambres voisines l’une de l’autre. Cette présence féminine est pour moi importante. Nos journées ensemble s’écoulent agréablement. Nous avons fait bénir notre union dans l’établissement en présence du personnel, de la direction, des résidents et de nos familles. En tant que vice-président du conseil de la vie sociale, je pense que les relations affectives et intimes entre résidents devraient être favorisées. »

Marie-Thérèse. Suite à un débat au sein de son conseil départemental de la citoyenneté (CDCA), cette militante CFDT, retraitée de la Meurthe-et-Moselle, a fait réaliser une vidéo expliquant l’importance de lever les tabous des relations intimes et sexuelles des citoyens en établissement. Pour elle, « ce droit et cette liberté sont essentiels. Ils doivent être préservés à tous les âges et quels que soient nos lieux de vie ».

Isabelle. Cette aide-soignante et déléguée syndicale CFDT évoque « le meilleur souvenir de [sa] vie professionnelle. Il y a six ans, un couple, deux veufs, s’est formé dans l’établissement où je travaille. Ils ont vécu une fin de vie très heureuse ensemble, avec une vraie sexualité, même si la famille de la dame était réticente au départ. Nous avions vérifié qu’ils étaient bien consentants. Leur épanouissement était très communicatif y compris auprès du personnel. »

Mathilde. « Ma grand-mère a rencontré le grand amour de sa vie, comme elle disait, à 70 ans. Elle avait été mariée deux fois auparavant. Elle habitait dans un foyer logement et c’est en y jouant au Scrabble qu’elle a fait connaissance de cet homme. Ils ont ensuite quitté le foyer pour un appartement où ils ont vécu un bonheur d’une quinzaine d’années. Ce n’était pas un amour platonique, à 70 ans et plus, elle s’achetait encore de la lingerie fine et ils ne faisaient pas que boire du thé ensemble. »

Greypride, un label pour sortir du schéma hétérosexuel

« On nie l’histoire et les besoins existentiels des individus qui peuvent s’enfermer dans le silence. (…) Très peu de vieux ou de vieilles LGBT [Lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels] qui vivent en établissement vont raconter leur histoire de vie, dire qu’ils ont vécu avec une femme ou un homme, que leur compagne ou compagnon est décédé. » Cette constatation est de Francis Carrier, le fondateur de Greypride. Cette association défend les droits de vieux et vieilles LGBT et dispose d’une ligne d’écoute dédiée (1).

Greypride dispose également d’un label qui est développé actuellement dans deux établissements parisiens. Ce label se traduit par « une formation, la nomination de référents au sein des établissements [non dédiés], une charte, des outils d’animation auprès des salariés comme des résidents et des familles et des fiches de situation pour répondre aux problématiques rencontrées, instaurer un dialogue au sein des équipes salariées et faire grandir une conscience collective à travers des échanges, pour prôner le respect et lever les peurs collectives ».

(1) Tél. : 01 44 93 74 03 les mardis et jeudis de 16 heures à 18 heures.

Le site Internet de GreyPride