Les vieux travailleurs immigrés en foyer logement montent sur les planches. Non plus celles du bâtiment, mais du théâtre. Nasser Djemaï, le metteur en scène, est parvenu à nous faire vivre la vie de ces hommes usés et oubliés. Arrachés à leur terre natale, à leur famille, à leur épouse et à leurs enfants, cette génération a dû baisser la tête pour construire notre pays.
Ces « Chibanis » (cheveux blancs en arabe) relatent la vie de ces vieux célibataires, sans famille, sans patrie, bien souvent isolés, malades et aussi pauvres que lorsqu’ils sont arrivés.
À travers cinq personnages, nous découvrons la vie quotidienne de ces retraités algériens, du foyer au café, qui continuent à envoyer de l’argent à la famille. Sans espoir de regagner définitivement leur pays natal, ils sont condamnés à demeurer en foyer d’accueil.
L’humour et la dérision sont présents. Les rires aussi, surtout chez les jeunes d’origine maghrébine, les seuls capables de comprendre leurs engueulades en arabe.