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J’entends, donc je suis…


Après 60 ans, nombre d’entre nous avons du mal à bien percevoir les sons. Nous résistons, nous faisons répéter, ce n’est pas nous qui entendons mal mais la personne qui parle qui n’articule pas correctement ! Mais avec le temps, il faut bien se rendre à l’évidence, il y a de plus en plus de gens qui n’articulent pas, même à la TV et la radio ! Alors il est temps de consulter, mais soyez vigilants. Ci-après quelques conseils pouvant vous être utiles.

Pour ce faire nous avons regardé les enquêtes réalisées par les deux médias spécialistes de la consommation : 60 Millions de consommateurs et Que Choisir.
Avec l’âge, de l’acuité diminue progressivement sans qu’on en prenne vraiment conscience.

Après 60 ans, une personne sur 4 souffrirait de presbyacousie gênante dans 2/3 des cas, et au-delà de 80 ans, ce sont 3 personnes sur 5 qui en souffrent.
Il y aurait en France 6 millions de malentendants, et pourtant à peine 17 % sont appareillés. À quoi donc attribuer cette lacune ?

Peur de l’âge : autant les lunettes sont bien acceptées dans notre société – elles peuvent parfois contribuer à améliorer le look – autant le port d’une prothèse auditive est mal perçu – ça fait pépère, mémère. Du coup, on trouve des arguments fallacieux pour y échapper.

L’efficacité est une autre raison invoquée par les gens qui renâclent à s’appareiller. Ils invoquent des difficultés de maintien, d’inconfort, de bonne écoute, ça ne marche pas toujours si plusieurs personnes parlent en même temps.

Le coût  : c’est l’argument massue avancé par le plus grand nombre.

L’audioprothésiste, l’élément incontournable

Dans tous les cas, c’est un audioprothésiste diplômé qui doit assurer la prise en charge de la personne censée être malentendante. Il doit l’assister tout au long du processus qui conduira à l’appareillage, et durant toute la durée de vie de la prothèse.

Mais il en est aussi un commercial, et les deux fonctions peuvent être antagonistes. À la fin, selon les cas, la facture peut varier du simple au double. On peut donc raisonnablement s’interroger pour savoir lequel de l’aspect financier ou de l’intérêt du patient passe en premier.
Le prix moyen est de 1 550 euros par appareil, soit pour les deux oreilles 3 100 euros, avec un remboursement de l’Assurance maladie de 120 euros par appareil. Avec la complémentaire, on peut s’en sortir à 1 100 euros par oreille. Ça n’est pas rien.

À quoi tient un prix aussi excessif. La profession détient le monopole de la distribution. Ils revendent 4 fois et demie le prix d’achat et réalisent ainsi une marge brute moyenne de 78 %.

Même en déduisant le temps passé, les charges, frais de salaires, leur marge finale varierait entre 15 à 18 %.

Il y a pénurie d’audioprothésistes en France (ils sont 3 091 alors que l’on estime à 7 150 le nombre nécessaire). À diplôme équivalent, ils gagnent 2 à 3 fois plus que ceux des professions de santé comparables. Il serait donc temps que l’État décide de rehausser le « numerus clausus » pour l’accès à cette profession ; qu’il fasse dissocier le remboursement de l’appareil des prestations qui y sont associées, et exiger la transparence entre la partie financière, les relations avec les fabricants, et le métier d’audioprothésiste.

Georges Goubier

En France, seulement 17% des 6 millions de malentendants sont appareillés.
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