UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Actu revendicative


Jean-Paul Vinchelin « fait le pari du mieux vivre ensemble »


Neuves-Maisons, dans la banlieue de Nancy, est une ville de 7 000 habitants. Riche d'un passé industriel important avec une usine sidérurgique qui a compté jusqu'à 3 200 emplois, elle a réussi sa reconversion. Son maire Jean-Paul Vinchelin, adhérent CFDT, répond à nos questions.

Fil Bleu. Qu’est-ce qui t’a conduit à la politique ?

Jean-Paul Vinchelin. J’ai fait mes armes de militant à la CFDT à partir de 1964. Avec les copains, nous avons conquis la majorité aux élections à l’aciérie. J’ai été en responsabilité au syndicat dans la même période que Jacques Chérèque.

Elu conseiller général puis maire, j’ai cessé mes responsabilités syndicales pour éviter les confusions entre le politique et le syndical, respectant ainsi les règles CFDT de non cumul des mandats. Dans quelques mois, je serai retraité et resterai adhérent à la CFDT Retraités.

Etre maire d’une commune n’est pas facile, beaucoup de maires ne se représentent pas ?

Trois raisons conduisent les maires à refuser un nouveau mandat. Dans les communes de petite et moyenne importance, avec la disparition de nombreux lieux de services, de référents, de médiation, le maire devient le seul acteur de proximité de la vie publique. La moitié des nombreux problèmes qui lui sont soumis ne sont pas de sa compétence. Il joue un rôle d’assistance qui prend beaucoup de temps et d’énergie.

Le maire est également submergé par une quantité d’instructions et de recommandations de la part de l’Etat qui étouffe la gestion communale des petites communes.

Enfin, la « judiciarisation » et les dispositions légales font courir un risque important de condamnations pénales à titre personnel pour les maires en cas d’accident impliquant la commune.

Tes administrés deviennent de plus en plus âgés, quelles actions spécifiques leur sont proposées ?

On observe effectivement un vieillissement de la population. L’amélioration des conditions de travail et une meilleure hygiène de vie a permis, fort heureusement, l’augmentation de l’espérance de vie et donc le nombre des seniors. Neuves-Maisons compte près de 1 000 personnes de plus de 65 ans. Nous avons fait le pari du mieux vivre ensemble.

Sur le plan culturel, nous organisons des spectacles de qualité qui font appel à la mémoire des concitoyens telle cette pièce de théâtre retraçant la vie dans la sidérurgie et la mine. Nous redonnons ainsi un rôle aux personnes âgées qui constituent un relais pour nous émouvoir sur leur passé et leur mémoire.

Le foyer-logement qui compte 56 résidents ouvre ses portes 3 à 4 fois par mois à toutes les personnes pour une animation culturelle sur des thèmes différents : la chanson, les livres, la communication, la consommation.

Favorisée par la jeunesse de nos retraités, due aux départs anticipés pour carrières longues, la vie associative est très active. En effet, la ville ne compte pas moins de 110 associations parmi lesquelles les anciens travailleurs et les syndicats de retraités sont bien représentés.

De quel résultat es-tu le plus fier ?

Je suis satisfait d’avoir permis à des gens qui ne se causaient pas de communiquer. Les inaugurations et les petits fours ne sont plus réservés aux personnalités mais toute la population est invitée à faire la fête !

Je suis fier que les néodomiens puissent dire : « la rue et la ville sont à nous ».