UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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Joseph Pinard, un engagement syndical et politique


Né le 7 avril 1936, Joseph Pinard aime faire remarquer que ce jour est celui de la convocation des électeurs pour le scrutin qui verra l’arrivée au pouvoir du Front populaire.

D.R.

Agrégé d’histoire, membre du comité national du Syndicat général de l’Éducation nationale (SGEN) de 1957 à 1968, et secrétaire académique de Besançon, militant au Parti socialiste, conseiller municipal, adjoint au maire de Besançon, conseiller général puis député du Doubs de 1981 à 1986, Joseph Pinard (le « Joseph » comme on dit à Besançon) a derrière lui un long parcours militant.

Politique autant que syndicale ou le contraire, son expérience le conduit à affirmer que les défilés dans la rue ne suffisent pas à obtenir des avancées sociales. Si les occupations d’usines ont joué un rôle important en 1936, il a fallu un gouvernement de gauche pour traduire dans la loi les congés payés. En historien averti, Joseph cite volontiers quelques exemples de lois allant dans le sens du progrès social, sans avoir été imposées par la rue. L’obligation et la laïcité de l’école, la loi sur les associations de 1901, la loi de séparation de 1905, la loi instaurant l’impôt sur le revenu et la loi permettant les syndicats. On pourrait ajouter la suppression de la peine de mort, sans oublier le vote des femmes…

Faire connaître et développer le SGEN

Dès son entrée à l’École normale en 1951, Joseph avait été en contact avec le SGEN. Le Doubs était un département où la section Premier degré avait une solide implantation.

Lorsqu’il entra à Saint-Cloud, en 1955, il fut frappé par l’emprise du Parti communiste. Des anciens lui parlèrent de la minute de silence observée au réfectoire lors de la mort de Staline. Le SGEN y était absent volontairement. Les socialistes, à l’époque, qui soutenaient la Fédération de l’Éducation nationale (FEN), constituée de différentes mouvances, ne souhaitaient pas une implantation du SGEN qui affaiblirait les autonomes au sein de la FEN, en face d’Unité et Action, autre tendance de la FEN dans la mouvance communiste.

Joseph accorda la priorité à la diffusion des Cahiers Reconstruction qu’il avait connus à Besançon Cette revue informait des réalités de l’univers communiste et fournissait une réflexion critique sur le marxisme-léninisme. Elle insistait aussi sur la nécessité de faire leur place aux contre-pouvoirs. Reconstruction rencontra un très bon accueil chez les socialistes.

Joseph s’inscrivit au SGEN avec une quinzaine de camarades. Il diffusa le bulletin du syndicat et installa un panneau d’affichage. Les positions du SGEN sur les différents problèmes, scolaire, algérien, pédagogique, étaient très favorablement accueillies. Le nombre des adhérents s’accrut naturellement les années suivantes. Au congrès national d’avril 1957, Joseph Pinard fût élu au comité national, sur la liste de Paul Vignaux, en qualité de représentant des Écoles normales supérieures.

Toujours dénoncer les partis extrémistes

Qu’il soit militant PS ou militant CFDT, Joseph ne cessera par la suite de dénoncer les avatars du marxisme-léninisme, en particulier ceux des trois familles trotskistes (Nouveau parti anticapitaliste, Lutte ouvrière, Parti ouvrier), comme il combattra sans relâche les idées d’extrême droite. Il cherchera et apportera des preuves de leurs mensonges allant jusqu’à agacer de nombreux militants de gauche.
À 86 ans maintenant, Joseph poursuit ses combats avec l’obstination et la passion qu’on lui connaît.

Joseph a tout naturellement poursuivi son action militante chez les retraités CFDT du Doubs. Ses engagements l’ont conduit à nous alerter systématiquement, lors de nos différentes rencontres syndicales, sur les dangers de la pseudo-dédiabolisation du FN. Il n’oubliait pas pour autant de nous mettre en garde sur les positions de l’extrême gauche.
Jean Gullaud