UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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Kevre Breizh : Pour mieux vivre au pays


Le combat pour la diversité culturelle n'est pas un long fleuve tranquille... De la langue de son enfance, jusqu’au Conseil économique, social et environnemental régional de Bretagne (Ceser) pour porter la culture régionale, Hervé Latimier est un ardent promoteur de l’éducation populaire.

Qui dira la richesse et la variété de nos cultures régionales ? Mes engagements privilégiés se situent dans le champ de la culture bretonne et notamment la langue bretonne. J’ai eu la chance de naître dans une famille où la langue s’est transmise. Le breton est ma langue première et mon père était un militant culturel (un des fondateurs en 1946 de la revue culturelle Al Liamm). Mon épouse et moi avons transmis à notre tour la langue à nos enfants.

Ce n’est pas par hasard si mes premiers contacts avec la CFDT remontent aux années 1970 : une certaine vision du changement social, « vivre et travailler au pays », une réelle ouverture aux langues régionales. Si chacun gère la cohérence de ses engagements, je crois à la fécondité des rencontres de personnes appartenant à des maillages différents. J’ai donc commencé à militer dans des associations en 1972. Je n’ai pas arrêté depuis.

Du fait de l’attitude ambiguë des pouvoirs publics, le maintien des langues et cultures de France repose à la fois sur un tissu associatif actif et sur les choix des individus et des familles. En Bretagne, la charte culturelle de 1977 a fait passer l’État d’une franche hostilité à une neutralité plus ou moins bienveillante. Le conseil régional a adopté une attitude positive, avec une nette accentuation depuis 2004. Son soutien aux associations est devenu incontournable, au point de créer un risque si le contexte change...

Majorité associative

Les associations qui promeuvent la culture bretonne relèvent de l’éducation populaire par leurs activités (danse, musique, sports, langues (breton et gallo), de la formation d’adultes à l’édition, en passant par la scolarisation bilingue...) et par leur fonctionnement. La diversité des approches engendre un besoin de coordination. On trouve donc des associations de base, des fédérations, des coordinations locales et une coordination sur l’ensemble de la Bretagne historique : Kevre Breizh (une cinquantaine de structures et environ 50 000 personnes). Kevre a aussi des liens interrégionaux et internationaux... Pour prendre mon exemple : mon association de base, Al Liamm, appartient à la fédération Kuzul ar Brezhoneg, qui est membre de Kevre...

Il serait trop long de faire l’histoire des structures créées par la charte de 1977. Le conseil régional a créé en 2009 un conseil culturel de Bretagne, instance consultative, en s’inspirant de ce que la loi a mis en place dans les collectivités d’outre-mer. Il comprend 70 membres dont la majorité est issue du milieu associatif.

Vigilance collective

Comme toutes les régions, la Bretagne est dotée d’un conseil économique social et environnemental, qui donne des avis au conseil régional. C’est l’héritier de diverses instances qui, depuis les années 1960, ont eu pour rôle de représenter les forces économiques puis l’ensemble de la société civile au niveau régional. Sur les 119 sièges, un est attribué à un représentant de la culture bretonne proposé par Kevre. C’est à ce titre que j’y siège et peux y rencontrer les membres de l’importante délégation CDFT...

Être dans l’équipe d’une revue en langue bretonne, corriger des cours par correspondance, participer à l’animation de Kevre, être membre du bureau du conseil culturel et membre du Ceser, ça ne donne pas le temps de s’ennuyer... En plus, il faut être collectivement et perpétuellement vigilants et signaler quand la situation n’est pas satisfaisante.

Hervé Latimier

Hervé, ou quand la langue se transmet par la famille ! (photo DR)

Pour nous joindre :

 Kuzul ar brezhoneg : kab@brezhoneg.org
 Kevre Breizh : kevre.breizh@orange.fr
 Conseil culturel de Bretagne : conseil.CULTUREL@region-bretagne.fr