UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Actu revendicative


L’€uro n’est pas coupable !


Le niveau de vie ne progresse pas. Les produits alimentaires ont beaucoup augmenté. Certains ont profité de l'euro pour augmenter leur prix. C'est vrai. Mais sans l'euro, combien de dévaluations, quel taux d'intérêt ? Non, l'euro n'est pas coupable.

Faites-vous partie de ces 52% de Français sondés récemment par TNS Sofres qui pensent que l’euro a été une mauvaise chose pour la France, pour la croissance, l’emploi et pour la dégradation du pouvoir d’achat ? Espérons que non, car l’Euro n’est vraiment pour rien dans ce pessimisme ambiant.

Nous retrouvons toujours, quand les choses vont moins bien, les éternels eurosceptiques. N’oublions pas qu’en 1992 le traité de Maastricht créant la monnaie unique n’a obtenu qu’un peu plus de 51% des voix en France. Sondés quelques mois après son introduction en 2001, les Français considèrent à 90% que ça se passe bien.

Mais depuis 2002, le sentiment général s’est inversé. Lorsqu’on aborde la question « prix », 94% des sondés disent que l’euro a réduit leur pouvoir d’achat. Il y a là un vrai sentiment de frustration. Pourtant, l’indice Insee indique que l’inflation en France a progressé de 9,1% entre 2002 et 2006. Qui dit vrai ? Nous répondons les deux : les citoyens et les indices !

L’effet d’aubaine pour nombre de petits commerçants
L’arrivée de l’euro a été une aubaine pour nombre de petits commerçants. Ils ont arrondi en leur faveur. Pour le pain, c’est +14,8%, le petit noir au comptoir, +14,3% et pour les garagistes +31,6% !

Sans compter les coûts de l’énergie fortement en hausse.

La « vache folle » puis la « grippe aviaire » ont amené des consommateurs vers le poisson ou d’autres viandes qui ont augmenté. Les fluctuations météorologiques ont entraîné une raréfaction des fruits et légumes qui ont fortement augmenté.

On comprend donc très bien la réaction négative du consommateur qui fait souvent les courses pour se nourrir. Même si les produits alimentaires ne représentent que 19% du budget d’un ménage, en moyenne, selon l’Insee.

Parallèlement d’autres produits dits durables ont vu leurs prix baisser comme l’électro- ménager, les télés, les chaînes hi-fi ou l’informatique.

L’Insee n’inclut pas les produits nouveaux qui pèsent dans nos budgets comme les téléphones mobiles ou les abonnements internet. Et si l’on rajoute à la liste l’explosion des loyers, alors oui, les Français ont quelques raisons de ce plaindre.

Ce serait pire sans l’euro

Qui peut croire un instant que si nous avions gardé le franc, la situation serait différente ? On peut même avancer sans risque de se tromper que ce serait pire. Il ne faut pas avoir peur de dire que la monnaie unique a permis d’arrêter les dévaluations. Qu’elle facilite les échanges commerciaux. Qu’elle favorise la libre circulation des citoyens dans la zone euro sans que les frais de change entre les différentes monnaies pèsent sur le budget de leurs déplacements.

L’euro a surtout réduit significativement le coût du crédit, ce qui n’est pas négligeable pour les entreprises comme pour les consommateurs.

Il est possible que l’euro soit à un niveau trop élevé au regard des autres monnaies qui pèsent dans le monde, dollar, yen, par exemple. La faiblesse structurelle et politique de l’Europe contraint la Banque centrale européenne de tenir haut le cours de notre monnaie. Ce qui la fait désigner du doigt par les responsables du gouvernement français, eux-mêmes incapables de mieux prendre à bras le corps l’avancée de l’Europe.

Cette situation n’empêche pas les Allemands d’augmenter leurs exportations et d’être même les champions du monde 2006. L’euro fort réduit le coût des importations et en particulier du pétrole.

Non, sans aucun doute, ce n’est pas l’euro le coupable.