L’Europe institutionnelle rejoint l’Europe des citoyens
En réponse à celles et ceux qui soufflent sur les braises de l'intolérance, des atteintes aux libertés de la presse et de l'expression des citoyens, c'est en gardant l'esprit de la grande marche du 11 janvier 2015 à Paris et ailleurs, en France, en Europe et dans le monde, qu'il faut mettre en avant nos expressions et nos réactions.
L’Europe institutionnelle a pour l’occasion rejoint l’Europe des citoyens. Enfin ! Ce 11 janvier 2015, il ne s’agissait pas de l’Europe économique, monétaire, financière, réglementaire, tatillonne. Non, il s’est agi d’une expression forte qu’il faut garder dans les mémoires : l’Europe à visage humain, l’Europe de la solidarité affirmée, l’Europe des femmes et des hommes : de tous les âges, de toutes les religions, de tous les courants de pensée, l’Europe de la raison et du cœur.
C’est cette Europe-là que nous réclamons. Elle s’est exprimée lors de situations qui n’ont pas de mots assez forts pour être condamnées. Il faudrait l’entendre encore et encore pour poursuivre la construction européenne jamais achevée. En France et en Europe, rien ne sera plus comme avant. Rien n’est, hélas, terminé, car tout est encore possible. Regardons ce qui se passe, notamment en Afrique et au Niger, voire en Asie, au Pakistan en particulier.
Union et diversité
Les ministres de l’Intérieur des États membres de l’UE se sont rencontrés ce même 11 janvier. Les ministres des Affaires étrangères l’ont fait le lundi 19 janvier à Bruxelles. Le Conseil européen (réunissant les chefs d’État ou de gouvernement) a fait de même le 12 février à Bruxelles.
L’Europe institutionnelle se mobilise. Il faut que l’Europe des citoyens soit capable de maintenir sa force de réaction, de cohésion, et se faire entendre massivement et à tout moment.
L’Europe syndicale et mondiale s’est aussi largement exprimée par des actes de solidarité diverses et variés. À titre d’exemple, les responsables et les personnels de la Confédération européenne des syndicats (CES) et de la Confédération syndicale internationale (CSI) ont marqué une minute de silence devant l’immeuble syndical à Bruxelles.
« Unie dans la diversité » : cette devise européenne n’a jamais été autant pratiquée que durant cette période exceptionnelle de ce début d’année 2015. C’est aussi par le langage que peut passer une solidarité active, en exprimant les mêmes choses dans des langues différentes : « Je suis Charlie. »
Jean-Pierre Bobichon